J’ai lu: Le dévouement du suspect X de Keigo Higashino

Hello tout le monde !

Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du roman Le dévouement du suspect X de l’auteur japonais Keigo Higashino dont j’ai découvert la plume l’année passée avec son roman Le nouveau que j’avais beaucoup aimé.

 ♥ = Bof bof, à éviter

♥♥ = Sympa, sans plus

♥♥♥ = Pas mal du tout , j’ai passé un bon moment !

♥♥♥♥ = A lire absolument !

♥♥♥♥♥ = Attention, gros coup de cœur !

Les (♥) représentent les demis 

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le dévouement du suspect X

Nombre de pages: 315 pages

Maison d’édition: Actes Sud, actes noirs

Date de parution (dans cette édition): 1er décembre 2011

4ème de couverture:

Professeur de mathématiques, Ishigami est amoureux de sa voisine, une mère divorcée. Mais son ex-mari a retrouvé sa trace, il la harcèle, et elle en vient à le tuer pour protéger sa fille. Ishigami, qui a tout entendu, voit là l’occasion de se rapprocher d’elle et lui propose son aide pour maquiller le crime.

Un corps est retrouvé au bord du fleuve. L’inspecteur Kusanagi, chargé de l’enquête, établit rapidement un lien avec la voisine d’Ishigami. Kusanagi consulte souvent son ami Yukawa, un brillant physicien aux impressionnantes facultés de déduction logique. Or Yukawa a côtoyé Ishigami à l’université. Il se souvient de sa remarquable intelligence, de ses intuitions fulgurantes, de sa personnalité énigmatique. Et aussi de la fameuse aporie mathématique qui les captivait tous deux : est-il plus difficile de chercher la solution d’un problème que de la vérifier ? Guidé par un sinistre pressentiment, le physicien engage avec le mathématicien une joute fascinante pour la vérité.

Au sommet de son art, Keigo Higashino compose un roman policier implacable où la froide ivresse de la déduction le dispute à la folle logique de la passion.

Mon avis: 

Si j’ai aimé la construction particulière de ce roman qui commence par un meurtre puis se termine par l’arrestation du (présumé) coupable, j’ai trouvé le déroulement de l’intrigue un peu long et la fin un peu embrouillée.

Ce roman est un polar et non un thriller. Pas d’effusion d’hémoglobine ici mais bien un roman noir sur une femme harcelée et poursuivie par son ex mari et qui le tue par accident. Son voisin, épris d’elle et grand mathématicien, va décider de tout prendre en charge pour brouiller les pistes et aider la femme qu’il convoite. 

Cependant, il ne va pas penser à tout et quand l’un de ses anciens ami d’université, Yukawa, qui collabore avec la police, va commencer à lui poser des questions, il va devoir faire preuve d’encore plus de prudence et d’ingéniosité pour lui cacher les choses.

Ce roman est assez original car on connaît dès le début – plus ou moins – la vérité mais l’auteur arrive quand même à nous surprendre avec un petit twist assez orignal à la fin. 

Cependant, si j’ai aimé encore une fois le style de l’auteur (comme dans le nouveau que j’avais adoré), j’ai trouvé qu’on sentait que ce roman était plus « jeune », moins abouti que ce que l’auteur écrit à présent.

Je n’ai pas réussi à m’attacher mon personnage car l’auteur ne s’appesantit pas sur eux et leurs états d’âme. on survole un peu tous les protagonistes ce qui fait qu’on n’arrive pas à se projeter en eux, ce qui est bien dommage.

Bref, j’ai été un peu déçue de ce roman-ci et j’espère que les autres livres de cet auteur sauront me plaire davantage car j’aime les thématiques engagées qu’il aborde dans ceux-ci.

Ma note: ♥♥♥

J’ai lu: Victor de Claudie Gallay

Hello tout le monde !

Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du récit Victor de l’autrice Claudie Gallay. J’aime particulièrement sa plume et étais curieuse de la découvrir non pas dans un roman mais dans un exercice plus personnel, le récit.

 ♥ = Bof bof, à éviter

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Victor

Nombre de pages: 192 pages

Maison d’édition: Actes Sud

Date de parution (dans cette édition): 12 octobre2022

4ème de couverture:

Je lui avais pris la photo des mains, j’avais regardé le visage de près. J’avais vraiment décollé, tout de suite, m’étais embarquée pour cet homme que je voulais merveilleux, sûrement un voyageur, évidemment un voyageur ! Il suffisait de regarder le portrait, le profil, il avait de l’étoffe, de la tenue. Adieu mes gueux, mes paysans, mes ouvriers ! Je tenais un artiste ! Prise en flagrant délit d’orgueil.
C’était de lui que je venais, toutes mes failles, mes forces. Un fil nous reliait, j’allais le dévider.

Mon avis: 

Un récit sur l’arrière grand-père de l’autrice, Victor, le père de son grand-père. Père que celui-ci a connu sur le tard, car il n’avait pas assumé sa paternité et la maman avait placé l’enfant à l’adoption. 

L’autrice va donc revenir en arrière et mener l’enquête, recouper l’histoire de chacun avec les documents qu’elle arrivera à trouver, d’une manière presque obsessionnelle. 

Il est presque viscéral pour elle de connaître l’histoire de son grand-père, alors que celui-ci se contente de la vie qu’il a eu, sans chercher à en savoir vraiment plus sur sa vraie mère (qui l’a abandonné et dont il a une piètre image) et son vrai père, connu sur le tard (ce héros, même si lui aussi l’avait abandonné tout bébé finalement). 

Je dis la maison de grand-père mais, en réalité, c’était celle de grand-mère, elle l’avait reçue en héritage de ses parents, mais on disait chez grand-père, et grand-mère laissait dire, sans doute parce que cela évitait de discuter et que ça faisait pareil au bout du compte. 

Mais ce n’est pas pareil. 

Ma famille était férocement patriarcale. Je suis née fille, je sais parfaitement comment ça se passe. 

Une domination silencieuse, insidieuse, dès la petite enfance. Les filles se marient jeunes, elles perdent leur nom, elles s’effacent, s’érodent, se soumettent, deviennent ombres. 

Et ainsi la maison de grand-mère devient celle de grand-père et personne jamais ne rectifie. 

Victor, de Claudie Gallay, page 40

Ce récit va également mettre le doigt sur l’inégalité de traitement entre une femme et un homme face à l’abandon d’un enfant. La femme sera toujours beaucoup plus critiquée que l’homme. En effet, selon la tradition, la femme se doit d’avoir l’instinct maternel tandis que l’homme est volage par nature et n’a pas envie/besoin de se poser. L’autrice se pose de bonnes questions, soulève des problématiques intéressantes. 

Comme à son habitude, la plume de Claudie Gallay a su me happer et j’ai lu ce livre d’une traite, même s’il ne s’agit pas d’un roman. 

Seul bémol, j’ai trouvé certains passages un peu flous car finalement, l’autrice doit un peu broder autour de ce qu’elle a découvert, sans certitude que c’est bien la réalité. Elle imagine la vie de cet arrière grand-père séducteur et fantasque, qui a eu mille vies.

Un récit qui m’a touchée car on sent que l’autrice est en quête de ses racines et on ressent tout l’amour qu’elle porte aux siens.

Ma note: ♥♥♥♥

J’ai lu: La boîte à magie de Camilla Läckberg et Henrik Fexeus

Hello tout le monde !

Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du thriller la boîte à magie du duo d’auteurs Camilla Läckberg (que l’on ne présente plus) et Henrik Fexeus, mentaliste.

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la boîte à magie

Nombre de pages: 672 pages

Maison d’édition: Actes Sud, Actes noirs (France Loisirs pour mon édition)

Date de parution (dans cette édition):1er juin 2022

4ème de couverture:

Gröna Lund, parc d’attraction incontournable de Stockholm. Entre manèges à l’arrêt et obscurité angoissante, une boîte transpercée d’épées contenant un corps de femme est retrouvée. Pour la nouvelle enquêtrice Mina Dahbiri, l’affaire dépasse les compétences de la police. Vincent Walder, expert en mentalisme et en communication non verbale, accepte de lui prêter main-forte.
S’agit-il d’un tour de magie qui a mal tourné ou d’un tueur machiavélique ? En complément de leurs talents, une visite dans les archives policières devrait aider le duo à trouver des réponses…

Mon avis:

Quelle claque que ce roman! Je l’ai adoré du début à la fin, et pourtant il s’agit d’une sacrée petite brique.

On y suit une inspectrice, Mina, qui enquête sur une série de meurtres que tout rattache à la magie. Cette jeune femme, pleine de TOC, va demander l’aide d’un célèbre mentaliste, Vincent Walder, afin de l’aider à faire le jour sur ces affaires.

Vincent Walder, très doué dans son métier, est pourtant complètement nul dans tout ce qui est de ses propres relations humaines.

Les chapitres s’enchainent à toute vitesse, ils sont courts et vraiment bien rythmés. 

Le duo Mina-Vincent fonctionne vraiment bien et les auteurs nous épargne une amourette qui aurait été vraiment téléphonée et pour le moins déplacée. 

J’ai trouvé les deux héros plutôt intéressants, ils sont pleins de défauts mais vraiment attachants. Ils sont humains, ont des failles. Leurs qualités sont cependant complémentaires et Vincent insuffle à Mina la confiance qui lui fait parfois défaut et elle fait de même avec lui.

Avis toutefois aux âmes les plus sensibles, certaines descriptions sont vraiment gores et j’étais déjà en larme à la fin du premier chapitre… Ce thriller prend aux tripes et joue avec nos émotions!

L’enquête est vraiment passionnante et même si je me suis doutée de la fin avant de la lire, j’ai aimé la façon dont les auteurs sont parvenus à cette conclusion, il n’y a aucune zone d’ombres, tout est expliqué à la fin. J’ai toujours adoré la plume de Camilla Läckberg pour cette raison, et ce roman, bien qu’il soit écrit à 4 mains, ne fait pas exception à la règle. On sent également l’expertise dans tout ce qui est du monde du spectacle d’Henrik Fexeus, qui apporte une originalité et une touche particulière au roman.

Bref, vous l’aurez compris, je n’ai pas pu lâcher ce thriller et me réjouis d’ores et déjà de lire la suite des aventures de nos deux anti-héros 🙂  (enfin, je prie pour retrouver un jour ce duo improbable mais essentiel)

Ma note: ♥♥♥♥♥

J’ai lu: Bass Rock d’Evie Wyld

Hello tout le monde !

Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du roman Bass Rock de l’autrice Evie Wyld.

 ♥ = Bof bof, à éviter

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bass rock

Nombre de pages: 336 pages

Maison d’édition: Actes Sud

Date de parution (dans cette édition): 5 janvier 2022

4ème de couverture:

Dans l’Écosse superstitieuse du XVIIIe siècle, Sarah, une jeune fille de quatorze ans traquée pour sorcellerie, est secourue par le pasteur du village. Ils prennent la fuite à travers la forêt mais sont rapidement pris en chasse.
Après avoir épousé un vétéran de la Seconde Guerre mon­diale père de deux enfants, Ruth part s’installer sur la côte écossaise, au bord de la mer du Nord. Dans sa grande demeure, face à l’îlot de Bass Rock et à ses colonies de fous de Bassan, le bonheur semble à portée de main, et pourtant… Les voyages d’affaires de son mari se font de plus en plus fréquents, et l’étrange présence qu’elle perçoit dans la maison ne fait qu’accen­tuer son malaise.
Six décennies plus tard, Viviane, une quadra londonienne un peu paumée, retourne dans la maison de vacances de son enfance. Tandis qu’elle y dresse l’inventaire des biens de son aïeule Ruth, des fragments du passé refont surface, éclairant d’un jour nouveau la légende familiale.
Sarah, Ruth, Viviane, un même destin, à travers les années : une vie circonscrite par les désirs des hommes.
Evie Wyld signe ici une saga ensorcelante, peuplée d’esprits et de fantômes, sur la masculinité toxique et la solidarité des femmes.

Mon avis:

J’ai été très clairement attirée par la couverture de ce roman que je trouve splendide. Et puis, la quatrième de couv’ était alléchante, avec des histoires de femmes à travers les âges qui finissent par se recouper de par leurs ressemblances. De la sorcellerie? Un roman féministe ? Tous les ingrédients étaient présents à priori pour que ce roman me plaise. Et pourtant…

J’ai trouvé ce roman un peu embrouillé. On suit 3 femmes dans 3 époques différentes, on change donc d’époque à chaque chapitre, mais il n’y a pas de titre nous rappelant quand se passe l’action (enfin oui il y a I, II et III qui se réfèrent aux différentes époques mais c’est loin d’être super clair) et je dois avouer avoir eu parfois de la peine à comprendre de qui on parlait, s’il s’agissait encore d’une autre personne ou de la continuité d’un personnage déjà présenté précédemment, surtout dans les chapitres se passant au XVIIIème siècle. 

Je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages, j’ai trouvé le tout très fouillis et c’est bien dommage car le thème du roman était prometteur mais l’autrice m’a égarée en chemin. Les parties que j’ai appréciées sont celles où l’on suit Ruth, une jeune femme timide marié à un homme plutôt aisé et qui doit prendre sa place en tant que belle-mère (son mari a deux fils) et comme femme de la maison, dans un village plutôt fermé avec un prêtre aux manières vraiment insistantes et louches. J’aurais voulu qu’on suive surtout Ruth car c’est le personnage le plus intéressant du roman.

La plume de l’autrice est fluide et poétique, pour moi c’est surtout la manière de présenter les choses qui ne m’a pas vraiment convenu.  Pas un flop total car certains chapitres m’ont vraiment captivée, mais le tout n’était pas assez cohérent à mon goût. Dommage 😦

Ma note: ♥♥(♥)


J’ai lu: Dans la mer vivante des rêves éveillés de Richard Flanagan

Hello tout le monde !

Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du roman Dans la mer vivante des rêves éveillés (quel titre magnifique!) de l’auteur australien Richard Flanagan, dont j’avais beaucoup aimé l’un des romans précédents, la route étroite vers le nord lointain.

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dans la mer vivante des rêves éveillés

Nombre de pages: 288 pages

Maison d’édition: Actes Sud

Date de parution (dans cette édition): 2 février 2022

4ème de couverture:

Réunis dans une chambre d’hôpital, à Hobart, Tasmanie, Anna et ses deux frères veillent leur mère âgée, Francie, récemment victime d’une hémorragie cérébrale. Dehors, les incendies font rage, et tandis que le monde se meurt, la fratrie décide de maintenir la vieille femme
en vie – contre sa volonté et l’avis des médecins.
Alors que Francie s’engage dans un long calvaire ponctué d’opérations et de traitements, déjouant tous les pronostics, sa fille Anna est victime d’un mystérieux phénomène : des parties de son corps disparaissent. Un doigt, puis un genou… Aussi étrange que cela puisse paraître,
Anna ne ressent rien. Plus troublant encore, personne ne semble s’en rendre compte…

Mon avis:

J’avais tellement envie d’aimer ce roman, je suis vraiment déçue de ne pas l’avoir apprécié comme l’autre roman que j’avais lu de l’auteur, la route étroite vers le nord lointain. 

Là, l’auteur nous parle d’une fratrie, 2 frères et une sœur, qui doivent décider du sort de leur mère gravement malade. Celle-ci aimerait mourir mais eux ne sont pas prêts à lui dire adieu. 

Le postulat de départ était engageant, je me suis dit qu’il y a avait du potentiel pour que ce roman me plaise. Le fait que la fille, Anna, commence à voir certaines parties de son corps disparaître, comme un parallèle avec sa mère de plus en plus absente à elle-même était plutôt bien pensé. Cependant, j’ai eu le sentiment que le roman tournait vraiment en rond, même s’il n’était pas très long. 

J’ai trouvé l’un des frères hyper agaçant et d’un tel égoïsme ! Il ne veut pas s’occuper de sa mère, mais par contre il ne veut pas non plus la laisser mourir en paix. C’est un petit garçon gâté qui pense que l’argent peut tout acheter.

Je pense être un peu passée à côté de ce roman qui n’a pas réussi à me toucher outre-mesure. J’ai surtout été agacée tout au long du livre par cette fratrie qui ne cesse de se plaindre et de se lamenter sans chercher une seule seconde à se mettre à la place de leur mère mourante. Pour ma part, j’ai trouvé dommage que le fond n’ait pas été à la hauteur de la forme. Je retenterai cependant ma chance avec cet auteur car sa plume caustique me plait beaucoup, en espérant que son prochain roman sera plus à mon goût!

Ma note: ♥♥


J’ai lu: Avant l’été de Claudie Gallay

Hello tout le monde !

Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du roman Avant l’été de l’autrice française Claudie Gallay. De sa plume, j’avais lu il y a longtemps les déferlantes que j’avais vraiment beaucoup aimé.

 ♥ = Bof bof, à éviter

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avant l'été

Nombre de pages: 560 pages

Maison d’édition: Actes Sud

Date de parution (dans cette édition): 5 mai 2021

4ème de couverture:

Jess a vingt-trois ans et quatre amies de toujours. Pour la fête du Printemps, les cinq filles décident de présenter un défilé de mode : elles vont chiner, coudre et créer des tenues, mais surtout elles vont oser monter sur scène, entrer dans la lumière. Envisager cette audace, c’est déjà changer, or Jess va changer bien plus encore, en quelques mois, notamment au contact de la vieille Madame Barnes – au risque de perdre une amie, au risque de se découvrir, au risque de s’envoler. Un roman de la métamorphose, frais, joyeux et enlevé, plein d’insouciance et de promesses d’avenir.

Mon avis:

J’ai adoré ce roman qui m’a vraiment replongée dans les années 1980, même si je ne les ai pas vraiment connues étant donné que je suis née en 1986 😉

Cela fait du bien de retrouver un monde sans réseaux sociaux, où les rapports humains étaient plus directs et on on voyait beaucoup plus nos amis finalement. 

On suit donc Jessica et ses 4 amies : Juliette (sa meilleure amie), Camille, Boucle d’Or et Broussaille. 

Même si le roman tourne  plus spécifiquement autour de Jessica (la narratrice) et de Juliette, j’ai aimé tous les personnages et l’amitié qui les lient. 

Jessica, une jeune femme qui se cherche, qui revient chez ses parents après une déception amoureuse mais qui ne rêve que de repartir car rester la condamnerait à reprendre l’hôtel familial et elle ne souhaite pas avoir la même vie étriquée que sa mère.

Juliette, la belle plante, qui rêve de devenir célèbre et qui finalement jalouse pas mal les autres. 

Camille, jeune femme volontaire qui aimerait avoir son propre salon de beauté dans un van qu’elle a réaménagé, ne quitte jamais des yeux ses objectifs. J’ai trouvé que c’était finalement la plus fiable des 5.

Boucle d’Or, la seule des 5 qui est mariée avec un enfant et qui travaille dans un bureau, continue à suivre ses copines, soucieuse de garder une part de liberté dans sa petite vie un peu trop rangée pour son âge.

Broussaille, finalement, la fille un peu facile du groupe, qui rêve de trouver le grand amour mais pense le croiser un peu trop souvent, travaille dans une boulangerie. 

On ne saura pas les vrais prénoms de Boucle d’Or et Broussaille et j’ai trouvé cela assez amusant.

Jessica remplace Juliette à son travail d’été chez une vieille italienne fortunée qui s’ennuie et qui a besoin d’aide pour mettre de l’ordre dans ses affaires. Très vite, elle va se lier d’amitié avec elle, malgré leurs différences d’âge et de condition sociale. J’ai beaucoup aimé leurs échanges que j’ai trouvés intelligents et plutôt philosophiques. 

« Nous, les femmes, quand on est amoureuses, on est faibles, on dit oui à tout ».

Avant l’été, de Claudie Gallay, page 212

Entre Juliette et Jessica c’est une amitié un peu vache parfois, chacune pense que l’une n’agit que dans le but de blesser l’autre alors que souvent ce ne sont que des concours de circonstances, même si personnellement Juliette m’a pas mal agacée tant elle joue à la peste à des moments.

Bref, une jolie histoire d’amitié entre ses 5 filles qui se serrent les coudes, dans un petit village français où il ne se passe pas grand chose mais où néanmoins il y a toujours quelque chose à raconter. Un roman qui se veut féministe avec ses jeunes femmes émancipées qui savent ce qu’elles veulent dans la vie (et surtout ce qu’elles ne veulent pas!). Un livre sur la difficulté de devenir de « vrais » adultes et quitter définitivement le monde l’enfance (mais le quitte-t-on vraiment un jour?). Faire des choix décisifs pour notre avenir n’est pas toujours chose aisée et l’autrice a su parfaitement saisir ces moments comme en suspension.

Une histoire qui se lit très vite, les chapitres sont courts et le rythme est soutenu. On a toujours envie de savoir la suite! La plume de l’autrice est très belle, j’aime beaucoup ses tournures de phrases et tout sonne vrai.  J’ai été très triste de quitter les personnages auxquels je m’étais très vite attachée. 

C’est une jolie petite brique se se dévore en un rien de temps donc ne vous laissez pas décourager par ses 560 pages, ce n’est que du bonheur!

Ma note: ♥♥♥♥♥


J’ai lu: Le nouveau de Keigo Higashino

Hello tout le monde !

Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du roman Le nouveau de l’auteur japonais Keigo Higashino. Il est l’auteur de dizaine de polars mais il s’agit du premier livre que je lis de sa plume.

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le nouveau

Nombre de pages:  336 pages

Maison d’édition: Actes Sud – Actes noirs

Date de parution (dans cette édition): 3 juin 2021

4ème de couverture:

Muté depuis peu au commissariat de Nihonbashi, au cœur de Tokyo, Kaga Kyōichirō enquête sur le meurtre d’une femme retrouvée étranglée dans son appartement. Récemment divorcée, cette mère de quarante-cinq ans venait tout juste de s’installer dans le quartier. Au fil de ses investigations, qui le conduisent dans différents commerces et restaurants, Kaga se familiarise avec ce nouvel environnement, véritable microcosme traditionnel, où subsistent des pratiques et des rituels d’un autre temps. À son habitude, le limier insondable s’arrête sur des détails à première vue parfaitement anecdotiques. Comme cette gaufre fourrée au wasabi découverte chez la victime. Ou la deuxième paire de ciseaux de table qu’elle venait d’acheter. L’énigmatique Kaga, dont le profond humanisme n’a d’égal que son sens de l’observation, mène une quête de vérité absolue dans laquelle l’arrestation du criminel n’est qu’une étape. Et dans l’entourage de la victime, les mystères les plus inattendus s’éclaircissent. Le maître nippon est de retour avec un roman à tiroirs subtilement agencé dans lequel le plaisir envoûtant du voyage nous fait presque oublier notre destination.

Mon avis:

Keigo Higashino possède le talent rare de nous intéresser et de nous faire nous attacher à chacun de ses personnages. A partir du meurtre d’une femme dans un appartement, on suit l’enquête du « nouveau » policier muté à Tokyo, Kaga Kyōichirō, qui remonte le cours du temps en interrogeant les voisins et connaissances de la victime afin de comprendre l’enchaînement d’événements qui a mené à cet assassinat. 

Chaque chapitre est ainsi dédié à une pièce du puzzle, on y suit à chaque fois un groupe de personnage et leur rapport avec la victime. A chaque fin de chapitre, le policier en sait un peu plus sur son affaire. J’ai adoré ces petites histoires presque indépendantes les unes des autres mais inextricablement liées malgré tout par un fil conducteur. 

Peu à peu, on commence à entrevoir la vérité mais jamais je ne me serais doutée de la finalité de l’enquête, ce que j’ai vraiment apprécié. 

La plume de l’auteur est belle et fluide. Avec les descriptions faites de la nourriture au Japon, cela m’a donné plus d’une fois l’eau à la bouche et envie de découvrir ce pays qui a l’air fabuleux à tous points de vue.

Le personnage principal, Kaga Kyōichirō, est un policier avec des méthodes bien à lui, il prend le parti de se rapprocher de potentiels suspects pour avancer dans son enquête. C’est un homme qui réfléchit beaucoup et qui est très intelligent et observateur. A chaque fois j’étais soufflée par son sens de déduction. 

Bref, vous l’aurez compris, j’ai adoré ce roman policier atypique qui m’a fait voyage et avec lequel je me suis régalé. Un roman savoureux et intelligent. Encore plus qu’un polar, c’est une vraie comédie de mœurs que nous livre l’auteur.

Bon et bien il ne me reste plus qu’à lire tous les autres romans de l’auteur 🙂

Ma note: ♥♥♥♥♥


J’ai lu: Madame Hayat d’Ahmet Altan

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Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du roman Madame Hayat de l’auteur Ahmet Altan.

 ♥ = Bof bof, à éviter

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♥♥♥♥ = A lire absolument !

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Madame hayat

Nombre de pages: 272 pages

Maison d’édition: Actes Sud

Date de parution (dans cette édition): 1er septembre 2021

4ème de couverture:

Fazil, le jeune narrateur de ce livre, part faire des études de lettres loin de chez lui. Devenu boursier après le décès de son père, il loue une chambre dans une modeste pension, un lieu fané où se côtoient des êtres inoubliables à la gravité poétique, qui tentent de passer entre les mailles du filet d’une ville habitée de présences menaçantes.
Au quotidien, Fazil gagne sa vie en tant que figurant dans une émission de télévision, et c’est en ces lieux de fictions qu’il remarque une femme voluptueuse, vif-argent, qui pourrait être sa mère. Parenthèse exaltante, Fazil tombe éperdument amoureux de cette Madame Hayat qui l’entraîne comme au-delà de lui-même. Quelques jours plus tard, il fait la connaissance de la jeune Sila. Double bonheur, double initiation, double regard sur la magie d’une vie.
L’analyse tout en finesse du sentiment amoureux trouve en ce livre de singuliers échos. Le personnage de Madame Hayat, solaire, et celui de Fazil, plus littéraire, plus engagé, convoquent les subtiles métaphores d’une aspiration à la liberté absolue dans un pays qui se referme autour d’eux sans jamais les atteindre.
Pour celui qui se souvient que ce livre a été écrit en prison, l’émotion est profonde.

Mon avis:

Ce roman est un hymne à l’amour et à la sensualité. 

On y suit Fazil, le narrateur, jeune homme qui se cherche un peu et qui pour se faire des sous à côté de ses études décide de faire le figurant pour des émissions de télévision. Là-bas, il y rencontre la belle Madame Hayat, une femme plus âgée que lui qui l’envoûte immédiatement.

Elle est belle, sûre d’elle, sensuelle à souhait. Il ne connait pas bien les femmes et elle va tout lui apprendre. C’est une femme finalement assez simple, qui aime la nature et les documentaires à la télévision. elle est cultivée et le passionne par ses histoires. Cependant, elle reste évasive et mystérieuse à propos de son passé, ce qui intrigue Fazil. Elle sait au fond d’elle que cette histoire ne peut pas durer car Fazil est un jeune chien fou et qu’il ira tôt ou tard voir ailleurs. Elle ne se fait aucune illusion à ce sujet. 

J’ai adoré les dialogues entre Fazil et Madame Hayat, toujours très philosophiques.

Fazil rencontre peu de temps après la jeune Sila, étudiante studieuse qu’il commence à fréquenter. Il commence donc une double vie où aucune des deux femmes ne se doute pas qu’elle est trompée avec l’autre. 

Sila lui apporte la jeunesse, la franchise, c’est une jeune femme raisonnable et sérieuse. Madame Hayat, quant à elle, met un grain de folie et de fantaisie dans sa petite vie bien rangée d’étudiant. Sila représente le choix de la raison, Madame Hayat le choix du coeur. Saura-t-il faire un choix quand le moment se présentera?

Puis en arrière-fond nous avons tous les problèmes politiques, on sent la tension monter au fur et à mesure du récit. Personnellement, j’ai été totalement subjuguée par le personnage de Madame Hayat, que j’ai trouvé très intéressant de par sa complexité.

Elle était absorbée dans cette solitude qui n’appartenait qu’à elle, qui la divertissait, qui la rendait heureuse, et elle m’avait oublié. Combien de fois, par la suite, je devais la voir se retirer dans cette solitude-là, un sourire satisfait au coin des lèvres. Et quand je lui parlais, elle en sortait aussitôt avec la même sérénité, le même naturel qu’elle y était entrée. La solitude était comme son nid. Elle s’en évadait avec la même grâce qu’un oiseau qui s’envole hors de son nid, ses grandes ailes ouvertes sans le moindre effort. Cette extraordinaire aptitude à la solitude était une autre de ses qualités pour moi inédites, et sa solitude m’enchantait, elle me donnait envie d’y entrer à mon tour. J’aurais voulu que nous ne fussions plus qu’une seule solitude.

Madame Hayat, d’Ahmet Altan, page 66

J’ai aimé la plume de l’auteur, que j’ai trouvée très poétique et fluide. J’ai dévoré ce livre en deux soirées. 

C’est un roman sur les désillusions, l’amour et la beauté de chaque instant dont il faut profiter sans se poser trop de questions. 

Une ode à la vie et à la passion. 

Un très beau roman!

Ma note: ♥♥♥♥(♥)


J’ai lu: Une sortie honorable d’Eric Vuillard

Hello tout le monde !

Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du roman Une sortie honorable de l’auteur Eric Vuillard, dont j’avais adoré l’ordre du jour (qui avait d’ailleurs reçu le prix Goncourt). Ca rime en plus!

 ♥ = Bof bof, à éviter

♥♥ = Sympa, sans plus

♥♥♥ = Pas mal du tout , j’ai passé un bon moment !

♥♥♥♥ = A lire absolument !

♥♥♥♥♥ = Attention, gros coup de cœur !

Les (♥) représentent les demis 

L’image provient de mon instagram.

une sortie honorable

Nombre de pages: 208 pages

Maison d’édition: Actes Sud

Date de parution (dans cette édition): 5 janvier 2022

4ème de couverture:

 « Et si je vous en donnais deux? lui lança-t-il.

– Deux quoi? », répondit le ministre français, interloqué, incapable de faire le lien entre la conversation diplomatique, somme toute assez classique qu’il menait à propos de Diên Biên Phu, et cette question à la tournure tout à fait saugrenue.

« Deux bombes atomiques… », précisa le secrétaire d’Etat américain.

Mon avis:

Eric Vuillard aborde cette fois-ci la guerre d’Indochine et comment celle-ci s’est terminée, sur un échec des forces françaises et américaines, et la sortie honorable que celles-ci essaient de trouver. Pour minimiser les pertes et éviter de se ridiculiser encore plus.

C’est une période historique dont je ne savais pas grand chose et dont les manuels scolaires parlent peu il me semble. 

L’écriture est caustique, toujours un brin sarcastique. 

L’auteur détaille point par point le déroulement de la guerre, les mauvaises décisions (déjà la guerre en elle-même pour commencer) et l’embourbement des forces françaises et américaines jour après jour dans leur pétrin. 

Ils étaient trop sûrs d’eux, sûrs de vaincre et de s’imposer à ce peuple de paysans, ils avaient tort.

Eric Vuillard a l’art d’aborder des thèmes politiques avec une sorte de légèreté, je ne dis pas ça du tout d’une manière péjorative, mais il passe par mille chemins en nous racontant des anecdotes saugrenues sur les têtes « pensantes » de cette guerre, qui les renvoient à leur condition humaine, leur enlevant cette aura de puissance. On se demande parfois où veut en venir l’auteur mais tout fait ensuite sens, aucune information n’est superflue.

Lire un livre d’Eric Vuillard, c’est comme ouvrir un livre d’histoire mais en ayant l’assurance de ne pas s’ennuyer. C’est comme avoir droit à aller dans les coulisses, tant on sent le travail faramineux de recherches qu’a dû faire l’auteur.

Le roman est rythmé, les chapitres courts. On n’a pas le temps de s’ennuyer tant les événements s’enchaînent. J’ai appris beaucoup de choses et vous recommande vivement ce livre si cette période historique vous intéresse.

Brillant, encore une fois!

Ma note: ♥♥♥♥(♥)


J’ai lu: La laveuse de mort de Sara Omar

Hello tout le monde !

Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du roman La laveuse de mort de l’autrice Sara Omar. D’après ce que j’ai compris, il s’agit du premier tome d’une trilogie, le second tome devrait paraître en 2022.

 ♥ = Bof bof, à éviter

♥♥ = Sympa, sans plus

♥♥♥ = Pas mal du tout , j’ai passé un bon moment !

♥♥♥♥ = A lire absolument !

♥♥♥♥♥ = Attention, gros coup de cœur !

Les (♥) représentent les demis 

L’image provient de mon instagram.

la laveuse de mort

Nombre de pages: 310 pages

Maison d’édition: Actes Sud

Date de parution (dans cette édition): 14 octobre 2020

4ème de couverture:

Kurdistan, 1986. Lorsque la frêle Frmesk vient au monde, elle n’est pas la bienvenue aux yeux de son père. Ce n’est qu’une fille. De plus, son crâne chauve de nourrisson porte une petite tache de cheveux blancs. Est-ce un signe d’Allah ? Est-elle bénie ou maudite ? La mère de Frmesk craint pour la vie de sa fille. Quand son mari menace de l’enterrer vivante, elle ne voit d’autre solution que de la confier à ses propres parents.

Gawhar, la grand-mère maternelle de Frmesk, est laveuse de mort. Elle s’occupe du corps des femmes que personne ne réclame, ne veut toucher ni enterrer : des femmes assassinées dans le déshonneur et la honte. Son grand-père est un colonel à la retraite qui, contrairement à sa femme, ne lit pas uniquement le Coran mais possède une riche bibliothèque. Ce foyer bienveillant ne parviendra qu’un temps à protéger Frmesk des inexorables menaces physiques et psychologiques qui se resserrent sur elle, dans un pays frappé par la guerre, le génocide et la haine.

La Laveuse de mort est un roman violent sur la vie d’une enfant – puis d’une jeune femme – exposée à l’extrême.

Mon avis:

Ce roman a été ma dernière lecture de 2021 et je pense qu’elle se place facilement dans le top 10 (d’ailleurs, souhaiteriez-vous que je fasse un top 10?) tant ce livre m’a bouleversée.

Il m’a appris des éléments du passé du Kurdistan dont j’ignorais tout et j’avoue que j’étais loin d’imaginer l’horreur que les femmes vivent chaque jour dans ce pays. 

Aucun droit, tout tourne autour de l’honneur de leur mari et elles n’ont pas voix au chapitre. Juste le droit de se taire et de se soumettre.

Une vie de labeur, de douleur et de d’oubli de soi. 

On suit la jeune Frmesk, alternant entre le récit de son enfance au Kurdistan(depuis sa naissance même) à aujourd’hui, où elle est hospitalisée au Danemark. Comment est-elle arrivée là ? A l’hôpital, elle pense se lier d’amitié avec une infirmière musulmane, Darya, mais celle-ci, fliquée par son propre père, risque plutôt de la mettre en danger…

Donc on suit Frmesk, sa naissance pour le moins compliquée, son accueil plus que mitigé par son père, déçu d’avoir une fille (alors qu’il a déjà eu un garçon pourtant). En effet, c’est un bébé faible et qui est né avec une mèche de cheveux blancs, présage bienheureux ou malheureux selon les personnes.

Son père vient d’une famille peu cultivée, violente et cupide. Sa mère, par contre, est une jeune femme provenant d’une famille où règne la douceur et le respect. Son grand-père est un homme intelligent, ouvert au monde. Sa grand-mère, plus traditionnelle, est toutefois une femme débrouillarde, courageuse et très pieuse, qui récupère les corps des femmes tuée « par honneur » les lave, chante et prie pour elles puis les prépare pour l’inhumation. C’est elle, la grand-mère, la laveuse de mort du titre. Une femme en tout point admirable. Un sacré caractère aussi qui n’hésite jamais à donner son avis ce qui est très mal vu par les hommes, sauf par son mari, avec lequel elle peut parler en toute liberté et sans filtre.

J’ai trouvé les scènes de lavage à la limite de l’insoutenable, en particulier celle d’une jeune femme enceinte, tuée car soupçonnée par la famille de son mari d’avoir été infidèle. La cruauté des hommes (et de certaines femmes aussi hein, certaines ne valent bien évidemment pas mieux) est sans limite.

Frmesk est donc très vite confiée à ses grands-parents maternels (sa mère craignant pour sa vie), prétextant des problèmes de santé qui nécessitent des soins coûteux. Son père ne fait pas trop d’histoires car il n’a en aucun cas envie de payer des soins pour un enfant, et surtout pas pour une fille. Gawhar, sa grand-mère, et Darwésh, son grand-père, vont donc se faire passer pour ses parents et ils décident de s’en occuper comme de leur propre enfant.

Elle a donc la chance de grandir dans un foyer aimant, entourée de personnes qui lui veulent du bien. (Enfin presque toutes, mais ça serait vous spoiler de vous en dire plus). J’ai trouvé fabuleux la façon donc son grand-père essaie de la préserver des horreurs du monde en lui racontant des histoires et en lui dévoilant des passages de la Bible et non seulement du Coran. C’est un homme qui a vécu la guerre et qui sait que tout ça est vain, il ne croit pas vraiment en Allah car il se demande comment celui-ci peut laisser faire toutes ces horreurs en son nom. Tout comme sa femme, il est assez mal vu – bien que respecté – par ses voisins car il n’est pas croyant et encore moins pratiquant. Toutes ses paroles sont pleines de sens, comme le prouve ce dialogue qu’il peut avoir avec un imam (son fils adoptif) et Frmesk:

– (…) Allez donc faire un tour dans le reste du monde et vous verrez s’il y a des prêtres qui menacent de mort ceux qui critiquent la Bible. 

– L’Islam est la religion de la paix , papa, tu le sais, et il est écrit dans le saint Coran qu’on n’a pas le droit de tuer des êtres humains. 

– Dans ce cas, ça tombe bien que le Coran ne considère pas les mécréants comme des êtres humains et que, par conséquent, il invite sa populace terrestre à châtier et à trucider quiconque ne croit pas en Allah et en Son prophète.

(…)

– Allah est puissant et clément. Tu es apparemment le seul à l’ignorer, papa.

– Clément? C’est une drôle de clémence qui remplit les mains de ta mère de femmes assassinées, semaine après semaine. 

La laveuse de mort de Sara Omar, pages 351-352

C’est un roman très sombre et plutôt pessimiste sur le Kurdistan et la politique du pays, les guerres civiles incessantes, les droits écrasants des hommes sur les femmes, les crimes « d’honneur » qui restent impunis par la loi car rien ne vaut plus que l’honneur. 

Les femmes sont instrumentalisées, humiliées, battues, tuées pour des broutilles ou pour des colportages mensongers. Les hommes se permettent de tuer même sur un simple soupçon d’infidélité, sans aucune preuve tangible. 

Puis, on suit Frmesk de nos jours, elle est hospitalisée au Danemark, dans l’anonymat le plus total et fait partie des patients qui sont protégés. On ne sait pas pourquoi elle est à l’hôpital ni comment elle a fait pour se retrouver au Danemark. 

J’ai terminé l’année 2021 avec ce roman qui m’a émue plus d’une fois aux larmes, il m’a fait voyager dans un pays lointain si différent du mien. J’ai adoré la plume si juste et belle de Sara Omar et n’ai qu’une hâte, connaître la suite de la vie Frmesk, même si je redoute qu’il arrive des choses aux gens qu’elle aime le plus au monde, ses grands-parents (qu’elle pense être ses parents).

Un roman dur mais néanmoins très beau porté cependant par un joli message d’espoir. Les choses peuvent changer. Les femmes (aidées par quelques hommes éclairés) seront ce changement. Magnifique.

Ma note: ♥♥♥♥♥