J’ai lu: Chef de Gautier Battistella

Hello tout le monde !

Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du roman Chef de l’auteur Gautier Battistella, en lice pour le prix du Festival du LÀC 2023.

 ♥ = Bof bof, à éviter

♥♥ = Sympa, sans plus

♥♥♥ = Pas mal du tout , j’ai passé un bon moment !

♥♥♥♥ = A lire absolument !

♥♥♥♥♥ = Attention, gros coup de cœur !

Les (♥) représentent les demis 

L’image provient de mon instagram.

chef

Nombre de pages: 336 pages

Maison d’édition: Grasset

Date de parution (dans cette édition): 2 mars 2022

4ème de couverture:

Les Promesses, trois étoiles au Guide et une clientèle venue de Singapour, Dubaï ou San Francisco. Un succès retentissant confirmé par le sacre du patron, Paul Renoir, 62 ans, tout juste élu « meilleur chef du monde » par ses pairs. Jusqu’à ce lundi matin, où l’on découvre son corps et le fusil de chasse avec lequel il a mis fin à ses jours. Stupeur. Le monde de la gastronomie est en deuil. Pourquoi ce cuisinier exceptionnel a-t-il choisi d’en finir ?
Juste avant sa mort, une équipe de Netflix était venue tourner un portrait de Renoir. Souvenirs de famille, origine de sa vocation, étapes de son ascension : son récit cache peut-être le secret de son suicide. A moins qu’il ne faille le chercher dans la bataille qui fait rage autour de son héritage. Entre sa veuve, Natalia, le sous-chef Christophe, son fils Mathias et Albinoni, le concurrent sans scrupule, les tensions s’exacerbent. Confrontés au décès soudain de l’ogre, prétendants au trône, conspirations et joute des egos vont se révéler.
Chef, c’est aussi l’histoire de la cuisine française depuis la Seconde Guerre mondiale. Paul a tout appris de sa grand-mère, une amie d’Eugénie Brazier, l’emblématique « mère lyonnaise ». Les femmes ont inventé la gastronomie, avant que les hommes ne se l’approprient et ne la rendent célèbre. Aux côtés des Bocuse, Loiseau ou Ducasse, Paul Renoir accompagne la naissance de la Nouvelle Cuisine dans les années 1970, prémisses à la starisation actuelle des chefs.
Premier grand roman consacré à la cuisine française, Chef peint l’exigence d’un monde macho, violent, où la drogue, l’alcool et le sexe sont souvent les seuls moyens de tenir. En contrepoint, il donne à voir la complicité des brigades et la conscience d’exercer un métier d’artisan et de passion. Un livre de chair et de sang et le portrait d’hommes simples, acharnés à réinventer la magie, la beauté, l’excellence.

Mon avis: 

Je n’avais aucune idée de comment cela se passe dans les cuisines d’un grand restaurant, ma seule référence étant Ratatouille, vous voyez le niveau. 😉

Le sujet d’ailleurs, à la base, ne m’intéresse pas particulièrement. J’aime bien manger mais les grands restaurants, très peu pour moi, je préfère de loin une brasserie conviviale et sans prétention 😉 Je ne connais donc rien au monde de la gastronomie et encore moins au monde des restaurants étoilés.

Pourtant, ce roman a su me passionner pour la grande cuisine et ce qu’il se se passe dans ses coulisses.

On y suit donc Paul Renoir, Chef étoilé à qui tout réussit, mais qui se donne la mort, le jour où Netflix débarque pour filmer un documentaire sur sa vie son œuvre.

Après ce tragique événement, on va rembobiner la bande de l’enregistrement qu’avait fait Paul Renoir comme base du documentaire Netflix et revenir sur sa jeunesse et ses premières années en tant que Chef. 

J’ai trouvé le personnage de Paul Renoir très attachant. Sa façon de se raconter, de vouloir toujours le meilleur tout en gardant une touche plus traditionnelle, un homme proche de ses racines et fier de sa grand-mère qui lui a donné le goût de la cuisine et du travail bien fait.

Un homme exigeant avec ses équipes mais également avec lui-même, s’imposant un rythme de forçat. 

J’ai aimé le fait que l’auteur pointe du doigt la pression dont sont victimes les chefs des grands restaurants, pression qui souvent d’ailleurs a mené des grands noms jusqu’au suicide, car ils ne supportent pas qu’une étoile leur échappe ou tout simplement car une fois qu’on a atteint le sommet, on ne peut plus que redescendre, ce qui est impensable pour eux. Autant mourir au faîte de sa gloire.

On suit également en parallèle l’équipe de cuisine de Paul Renoir après l’annonce de son suicide. Chaque membre réagit d’une manière différente à ce deuil car chacun avait une relation bien particulière avec le « patron ». Chacun d’entre eux a été d’une certaine manière « sauvé » par Paul Renoir, c’est pourquoi ils lui doivent tous beaucoup et n’hésitent pas à se mouiller pour faire perdurer l’enseigne du restaurant et lui faire garder ses étoiles et sa renommée. 

Un roman bouleversant dont on n’a pas assez entendu parler à mon sens. 

Après avoir refermé ce livre, vous ne regarderez plus jamais le métier de cuisinier comme avant (et vous aurez faim, aussi).

Amer et doux à la fois, un chef d’œuvre à savourer.

Ma note: ♥♥♥♥♥

J’ai lu: La saignée de Cédric Sire

Hello tout le monde !

Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du roman la saignée de l’auteur Cédric Sire dont j’ai découvert la plume en fin d’année passée. 

 ♥ = Bof bof, à éviter

♥♥ = Sympa, sans plus

♥♥♥ = Pas mal du tout , j’ai passé un bon moment !

♥♥♥♥ = A lire absolument !

♥♥♥♥♥ = Attention, gros coup de cœur !

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la saignée

Nombre de pages: 560 pages

Maison d’édition: Fayard

Date de parution (dans cette édition): 29 septembre 2021

4ème de couverture:

Une plongée dans un monde où chacun doit affronter ses démons.  «  Est-ce que tu aimes ?  » clame le site sous la photo d’un cadavre mutilé.
Sur le Dark Web, il existe des espaces interdits au commun des mortels où les voyeurs de la pire espèce assouvissent leurs pulsions. 
Estel Rochand a été écartée de la police à la suite d’une terrible bavure qui a causé la mort d’une innocente. Sa vie est en miettes, son couple à la dérive. Désormais garde du corps de seconde zone, cette ancienne championne de boxe se fraie un chemin dans l’existence comme elle l’a toujours fait  : à coups de poing. Prise dans un engrenage infernal, Estel a de plus en plus de mal à contrôler ses accès de violence.
Quentin Falconnier, policier spécialisé en cybercriminalité, enquête sur un site du Dark Web, qui propose des vidéos de torture et de mise à mort en direct. Qui peut bien se cacher derrière cette «  red room  » appelée  La Saignée,  diffusant des meurtres à la perversité absolue ? Le jeune homme se lance corps et âme dans cette nouvelle croisade  : découvrir l’identité du coupable derrière le masque du bourreau, et l’arrêter. Coûte que coûte.
Un terrible compte à rebours a commencé.

Mon avis: 

Comme pour l’autre roman que j’avais lu de l’auteur (du feu de l’enfer), impossible de lâcher La saignée avant d’avoir le fin mot l’histoire!

Ici encore on a des protagonistes que la vie n’a pas épargnés, des gens mis au ban de la société et qui donnent tout ce qu’ils ont pour se relever et reprendre la place qui leur est due. Cédric Sire aime apparemment dépeindre des gens en quête de rédemption, ce qui n’est pas pour me déplaire.

L’auteur a un talent indéniable pour nous semer sur des pistes caduques.

L’intrigue est originale, bien ficelée, implacable. C’est sanglant, très sanglant. Ames sensibles s’abstenir!

J’ai adoré le personne d’Estel, l’ex flic reconvertie en garde du corps, que j’ai trouvé très attachant. C’est une femme badass mais pleine de failles et d’angoisses, qui a envie au fond d’elle qu’on la réconforte. Elle aimerait effacer sa bavure policière et pouvoir dormir à nouveau sereinement sans être hantée par ses démons.

Quant à Quentin Falconnier, le jeune flic qui essaie de faire ses preuves en bouclant une affaire, il est pour le coup trop sûr de lui et ne doute pas une seconde de ses conclusions, quitte à aller un peu vite en besogne et écraser les collègues au passage. Je l’ai trouvé sympa au début mais de plus en plus agaçant au fur et à mesure de l’avancement de l’enquête.

Le rythme est effréné, les chapitres courts créent un sentiment d’urgence. On passe d’un personnage à l’autre au fil des chapitres mais heureusement, l’auteur nous épargne des cliffhangers qui pourraient être agaçants à la fin de chaque chapitre. (et qui sont parfois un peu trop utilisés dans les thrillers)

Avec la saignée, on plonge dans le monde du dark web et des lieux de débauches où officient des gens puissants et pleins aux as. Le dark web, ce lieu obscur (quelle déduction!) où tous les vices et fantasmes sont permis, pour autant qu’on aie de quoi payer.

J’ai trouvé tout cet aspect plutôt effrayant car il est vrai qu’on ne sait pas ce qui se trouve dans les couches cachées du web et je me doute qu’il doit bien exister ce genre de choses…brr.

Bref, une intrigue subtilement menée et une fin plausible en font un roman qui se dévore avec plaisir et qui confirme tout le bien que je pense de cet auteur dont je suivrai les nouvelles parutions avec grand intérêt. Heureusement, j’ai encore Vindicta dans ma pile à lire et il a écrit précédemment bien d’autres livres que je me réjouis de découvrir également. 🙂

Ma note: ♥♥♥♥♥

J’ai lu: Le bureau des affaires occultes tome 2: le fantôme du vicaire d’Eric Fouassier

Hello tout le monde !

Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du roman Le bureau des affaires occultes, tome 2: le fantôme du vicaire de l’auteur Eric Fouassier. J’avais lu le premier tome l’année passée et cela avait été un gros coup de coeur 🙂 

 ♥ = Bof bof, à éviter

♥♥ = Sympa, sans plus

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♥♥♥♥ = A lire absolument !

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le bureau des affaires occultes le fantôme du vicaire

Nombre de pages: 384 pages

Maison d’édition: Albin Michel

Date de parution (dans cette édition): 27 avril 2022

4ème de couverture:

Une nouvelle enquête de l’inspecteur Valentin Verne, le génial créateur du Bureau des affaires occultes, où les apparences sont dangereusement trompeuses.

Mon avis:

J’avais adoré le premier tome et je dois dire que le second tome ne m’a pas déçue non plus! Toujours en quête du Vicaire, l’homme qui lui a fait tant de mal quand il était enfant, Valentin Verne dirige également le Bureau des affaires occultes, qui sert le plus souvent à démystifier des arnaqueurs qui se servent de biais comme la médiumnité ou les croyances populaires pour extorquer de l’argent à des innocents. 

La plume d’Eric Fouassier est hyper addictive, il sait distiller la bonne dose de suspense au bon moment afin que nous ayons toujours envie de lire un chapitre de plus. 

J’ai aimé le fait que Valentin Verne dévoile un peu ses failles car dans le premier tome, il ne laissait personne percer sa carapace et tenait peu ou prou tout le monde à distance. Cela le rend d’autant plus attachant, moins froid. J’ai également adoré retrouver sa verve sans pareille qui fait de certains dialogues des moments vraiment savoureux. 

L’intrigue est bien menée, et même si j’ai trouvé le Vicaire un peu caricatural, je n’ai pas boudé mon plaisir tant j’ai aimé l’ambiance sombre du Paris des années 1800.

Quelle joie de retrouver la jeune actrice Aglaé (rencontrée dans le premier tome) aux côtés de Valentin, elle sait le recadrer et le ramener à des choses plus légères. En bref, elle lui fait du bien (en tout bien tout honneur). D’ailleurs, Aglaé va entraîner Valentin dans une réunion de ce qui se veut être les prémices du mouvement féministe, un passage du roman que j’ai beaucoup aimé. 

– Que voulez-vous, les hommes ont tendance à se méfier des femmes intelligentes. Ils ne les apprécient guère. La plupart des femmes non plus d’ailleurs. 

– Tiens donc? Et pourquoi cela?

– Les uns comme les autres craignent au fond de voir ébranler un mode de société qui leur convient. Des siècles de patriarcat ont transformé chaque homme en un tyran potentiel et de nombreuses femmes en esclaves consentantes. 

Le bureau des affaires occultes, tome 2, le fantôme du Vicaire, d’Eric Fouassier, pages 58-59

Bref, l’auteur a su intégrer à son histoire – bien que se passant dans le passé –  des thématiques actuelles ce qui lui apporte une réelle plus-value.  

J’ai appris également des choses sur la « technologie » de l’époque et les découvertes qui étaient faites à cette période. 

J’espère de tout cœur que Valentin Verne reviendra dans un troisième tome car je pense qu’il n’a pas encore dévoilé tous ses secrets 😉

Ma note: ♥♥♥♥♥

J’ai lu: Amok de Stefan Zweig

Hello tout le monde !

Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du recueil de nouvelles Amok de l’auteur autrichien Stefan Zweig. 

 ♥ = Bof bof, à éviter

♥♥ = Sympa, sans plus

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♥♥♥♥ = A lire absolument !

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Amok

Nombre de pages: 183 pages

Maison d’édition: Le Livre de Poche

Date de parution (dans cette édition): 1966 sortie initiale en 1922

4ème de couverture:

Sur le pont du transatlantique qui doit le ramener de Calcutta en Europe, le narrateur est brusquement arraché à sa rêverie par la présence quasi fantomatique d’un autre passager, qui se décide, lors d’une seconde rencontre, à lui confier le secret qui le torture… « Amok […] est l’enfer de la passion au fond duquel se tord, brûlé, mais éclairé par les flammes de l’abîme, l’être essentiel, la vie cachée.»

Mon avis:

J’ai été totalement happée par la plume résolument moderne de Stefan Zweig dont je n’avais encore jamais rien lu. Quelle erreur!

Cet écrivain, décédé en 1942, a passé sa vie à écrire des livres sur des thèmes souvent boudés de la littérature de l’époque à savoir les femmes, les personnes porteuses de handicap, les maladies mentales, l’avortement, les violences conjugales… 

J’ai aimé ce recueil de nouvelles qui regroupe Amok (l’histoire d’un médecin obsédé jusqu’à la folie d’une femme mariée), lettre d’une inconnue (où un écrivain célèbre reçoit le courrier d’une femme complètement folle de lui et qui a vécu toute sa vie dans son ombre, sans qu’il ne s’en rende compte) et la ruelle au clair de lune (où un homme se confie à un autre à la faveur de la nuit lors d’une croisière).

Si l’amour et la folie sont les thèmes récurrents de ces trois courtes histoires, chacune à sa petite ambiance particulière.

La plume est fluide et comme dit plus haut, j’ai été estomaquée par les problématiques abordées dans ces histoires. Je pense que Stefan Zweig avait à cœur de disséquer les sentiments amoureux et savait pointer du doigt avec intelligence les faiblesses du genre humain. On sent néanmoins derrière ses mots une sorte de bienveillance, même si les nouvelles de cet ouvrage sont plutôt pessimistes.

Je ne peux que vous conseiller de vous plonger dans les livres de cet auteur talentueux, c’est en tout cas ce que personnellement je vais faire prochainement car j’ai fait l’acquisition de plusieurs de ses ouvrages. D’ailleurs, j’ai encore de longues heures de lecture devant moi car heureusement il a été très prolifique et tous ses livres me tentent énormément!

Et vous, avez-vous déjà lu Stefan Zweig ? Si oui, quel est votre livre préféré ?

Ma note: ♥♥♥♥♥

J’ai lu: L’année de la pensée magique de Joan Didion

Hello tout le monde !

Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du récit L’année de la pensée magique de l’autrice Joan Didion. 

 ♥ = Bof bof, à éviter

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l'année de la pensée magique

Nombre de pages: 288 pages

Maison d’édition: Le Livre de Poche

Date de parution (dans cette édition): 18 novembre 2009

4ème de couverture:

Une soirée ordinaire, fin décembre à new York. Joan didion s’apprête à dîner avec son mari, l’écrivain John gregory dunne – quand ce dernier s’écroule, victime d’une crise cardiaque foudroyante. Pendant une année entière, elle essaie de se résigner à la mort de son compagnon et de s’occuper de leur fille, gravement malade. dans un récit sobre et sans complaisance, l’auteur raconte la folie du deuil et dissèque, entre sécheresse clinique et monologue intérieur, une expérience indicible – et sa rédemption par la littérature. Best-seller encensé par la critique aux États-unis, L’Année de la pensée magique, déjà considéré comme un classique, a été couronné par le national Book Award.

Mon avis:

Un livre fort et terrible sur le deuil auquel doit faire face Joan Didion à la mort par crise cardiaque de son mari, lors d’une soirée banale de décembre.

Après le choc ressenti et le ballet des « et si? », elle se force à donner le change, fonçant tête baissée dans les milles activités qui rythment son quotidien. 

De plus, Joan Didion enchaîne les malheurs car au même moment sa fille est hospitalisée dans un état plus qu’incertain. Elle se doit donc d’être doublement forte. Pour elle d’abord, pour sortir la tête de l’eau, mais également pour sa fille (qui est adulte et mariée), qui a besoin de tout son soutien et sa présence auprès d’elle.

Joan Didion va nous raconter ses journées entre les visites à l’hôpital et les moments où elle se repasse le film de sa vie conjugale, repensant à toutes les discussions qu’elle a pu avoir avec son mari avant sa mort, cherchant des signes annonciateurs du malheur.

Un récit poignant, parfois un peu dérangeant car Joan Didion voit les choses d’une manière très clinique, presque impersonnelle, je pense pour se protéger même si on ressent sa douleur dans les mots qu’elle choisit. Elle analyse et décortique toutes les phases du deuil (le déni, la colère, le chagrin, l’acceptation) pour mettre des mots sur ce qu’elle ressent.

Le chagrin du deuil, en fin de compte, est un état qu’aucun de nous ne connaît avant de l’avoir atteint. Nous envisageons (nous savons) qu’un de nos proches pourrait mourir, mais nous ne voyons pas au-delà des quelques jours ou semaines qui suivent immédiatement cette mort imaginée. Même de ces quelques jours ou semaines, nous nous faisons une idée erronée. Nous nous attendons peut-être, si la mort est soudaine, à ressentir un choc. Nous ne nous attendons pas à ce que le choc oblitère tout, disloque le corps comme l’esprit. Nous nous attendons peut-être à être prostrés, inconsolables, fous de chagrin. Nous ne nous attendons pas à être littéralement fous, à être la client pas difficile qui croit que son mari va bientôt revenir et avoir besoin de ses chaussures. 

L’année de la pensée  magique, de Joan Didion, page 231

Un livre qui fait réfléchir à la chance que nous avons d’avoir les gens que nous aimons à nos côtés. Il faut profiter de la vie car on ne sait pas ce qu’elle nous réserve.

Ma note: ♥♥♥♥(♥)

[SP]J’ai lu: Chesa Seraina de Fanny Desarzens

Hello tout le monde !

Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du roman Chesa Seraina de l’autrice suisse Fanny Desarzens que j’ai eu la chance de recevoir de la part des éditions Slatkine.

 ♥ = Bof bof, à éviter

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Chesa Seraina

Nombre de pages: 120 pages

Maison d’édition: Slatkine 

Date de parution (dans cette édition): 1er février 2023

4ème de couverture:

Une jeune femme se perd dans sa vingtaine. Un jour, des souvenirs lui reviennent ; ceux d’une enfance brisée par l’incendie de Chesa Seraina, sa maison. Le feu a fait disparaître la mémoire du lieu ; elle décide de reconstruire ce que les flammes ont anéanti. Remarquée grâce à son premier roman, « Galel » (Slatkine, 2022), Fanny Desarzens poursuit son chemin d’écriture avec une histoire qui dit l’importance de l’enfance et des liens familiaux, ceux dont on a hérité et ceux qu’on crée tout au long de la vie.

Mon avis:

L’écriture de Fanny Desarzens est pure, dépourvue d’artifices. Une plume brute mais excessivement belle, qui sait faire jouer la corde sensible mais qui est cependant toute en subtilité et délicatesse. 

J’avais déjà beaucoup aimé Galel (paru l’année passée il me semble) et voilà que l’autrice nous livre là encore une pépite. Le fait que la narration se fasse à la première personne du singulier nous rapproche encore plus du personnage principal en nous faisant entrer dans sa psyché. Cette histoire raconte une sorte de rite de passage à l’âge adulte.

La narratrice donc, une jeune femme dans la vingtaine qui, pour donner du sens à sa vie – et s’extirper de son quotidien qu’elle trouve étriqué et qui l’étouffe – se donne la mission de faire littéralement renaître de ses cendres la maison familiale détruite par un incendie. 

Est-ce pour revenir en enfance et retrouver le cocon tant aimé? Ou simplement s’accomplir en tant qu’adulte dans cette tâche ardue et donner un sens à son existence ? 

Elle entretient également une relation épistolaire avec son meilleur ami Jean, parti vivre au Canada où il a acheté une ferme. On ressent à travers leurs échanges qu’ils se manquent énormément, on sent également qu’il y a beaucoup de non-dits entre eux et très certainement des actes manqués. Ces deux taiseux vont finalement se raconter leur quotidien au gré de leurs lettres qui deviennent de plus en plus intimes au fil des mois qui passent.

Dans sa dernière lettre Jean me demande si je suis heureuse et à quoi ressemble ma vie. Alors j’ai réfléchi à mon monde. J’ai regardé autour de moi, partout où je pouvais, et je me suis dit qu’il était petit. Il a les limites que je lui ai données un jour. 

Chesa Seraina, de Fanny Desarzens, page 8

Les phrases sont plutôt courtes, vont droit au but. On est happés de la première à la dernière page, un peu comme en apnée. 

Un roman court mais puissant, une parenthèse enchanteresse que je ne peux que vous recommander!

Ma note: ♥♥♥♥♥


Un grand merci aux éditions Slatkine pour l’envoi de ce SP!

J’ai lu: Les affinités sélectives de J. Courtney Sullivan

Hello tout le monde !

Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du roman Les affinités sélectives de l’autrice J. Courtney Sullivan. 

 ♥ = Bof bof, à éviter

♥♥ = Sympa, sans plus

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♥♥♥♥ = A lire absolument !

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les affinités sélectives

Nombre de pages: 552 pages

Maison d’édition: Les Escales

Date de parution (dans cette édition): 19 mai 2022

4ème de couverture:

À travers l’histoire d’amitié de deux femmes que tout sépare, cette comédie de mœurs incisive décortique les dynamiques de pouvoir et les privilèges dans le microcosme d’une petite ville américaine.

Après avoir vécu vingt ans à New York, Elisabeth, brillante journaliste et autrice auréolée de succès, s’adapte difficilement à sa nouvelle vie de jeune mère dans une petite ville. Elle passe ses journées dans sa maison, seule avec son enfant, et commence à déprimer. Plutôt que de s’atteler à la rédaction de son nouveau livre, elle perd son temps entre un groupe Facebook de mères new-yorkaises et le compte Instagram de sa sœur influenceuse.
Arrive Sam, l’étudiante qu’Elisabeth a engagée pour garder son bébé. La jeune femme est en plein bouleversement, préoccupée par les choix de sa vie affective et son avenir prometteur mais grevé par des prêts étudiants.
Les deux femmes se lient d’amitié, convoitant chez l’autre la possibilité d’une vie différente. Mais à mesure qu’elles se rapprochent, chacune prend conscience de ses propres privilèges et de la place qu’elle occupe dans la société.

Mon avis:

Gros coup de cœur pour ce roman où l’on suit d’un côté Elisabeth, autrice, qui, après avoir accouché d’un petit garçon, part s’installer avec son mari dans une petite ville alors qu’ils étaient habitués au tumulte de New York. De l’autre côté, on suit Sam, jeune femme en train de terminer ses études engagée comme baby-sitter par Elisabeth. 

Très vite, les deux femmes vont commencer à se confier l’une à l’autre, et chacune envie secrètement la vie de l’autre d’une certaine manière. Elisabeth envie la liberté et la jeunesse de Sam et l’infinités de choix qui s’offrent à elle et celle-ci aimerait être une femme accomplie et sûre d’elle comme Elisabeth. Elle aimerait elle aussi plus tard avoir un gentil mari, un beau bébé et une belle maison meublée et décorée avec goût et un poil d’ostentation. 

C’est une amitié un peu biaisée par bien des aspects car finalement chacune joue un peu le rôle qu’elle s’est assigné. Elisabeth dans sa bulle de pseudo perfection et qui tente vainement de se remettre à l’écriture après son congé maternité. Elle a l’impression que son nouveau rôle de mère la limite. Son mari, quant à lui, poursuit son rêve de d’homologuer un grill fonctionnant à l’énergie solaire ce qui fait que ce sont les économies d’Elisabeth qui font vivre le ménage. Malgré tout, Elisabeth essaie de sauvegarder les apparences, quitte à vivre au-dessus de ses moyens.

De son côté, Sam est partagée entre son amitié avec les femmes de la cantine de l’université avec lesquelles elle travaille occasionnellement et ses copines d’études issues des milieux plutôt aisés. Elle joue un peu sur les deux tableaux et essaie d’être appréciée de tout le monde, malgré quelques maladresses. Par ailleurs, elle fréquente un homme plus âgé qu’elle n’ose pas présenter à ses copines de peur de leur jugement. 

J’ai adoré le personnage d’Elisabeth, que j’ai trouvé très intéressant et auquel j’ai pu m’identifier un peu étant moi-même maman et dans la même tranche d’âge qu’elle. 

Les deux personnages principaux du roman ont en commun le fait de ne pas être sûres d’elles, de chercher l’approbation des autres pour exister, de plaire à tout prix. Elles jouent toutes les deux un jeu de dupes. Elles ne sont pas honnêtes envers elles-mêmes et sont trop dans le contrôle permanent de leur image.

Ce roman interroge sur la place des femmes dans la société, les femmes qui travaillent, qui étudient, les femmes au foyer et les inégalités sociales également. Plus qu’une satyre sociale, c’est aussi et surtout un grand roman sur l’amitié féminine et les trahisons et petites mesquineries qu’on peut s’infliger entre amies.

[Elisabeth] avait passé la fin de sa vingtaine et le début de sa trentaine à se demander si elle voulait des enfants. Pendant des années, elle avait espéré une explosion d’œstrogènes qui submergerait ses peurs et lui donnerait follement envie d’avoir un bébé. A la fin, elle n’avait pas trouvé la meilleure réponse, mais elle était capable de se livrer à un calcul simple. Le problème quand on choisissait de ne pas en avoir était que la porte finissait par se refermer. le problème quand on choisissait d’en avoir était que la porte ne se refermerait jamais.

Les affinités sélectives, de J. Courtney Sullivan, pages 225-226

C’est un livre qui m’a passionnée, et dans lequel j’ai mis énormément de passages en évidence tant certains passage ont résonnés en moi. Un énorme coup de cœur de ce début d’année!!!

Une pépite à découvrir d’urgence!

Ma note: ♥♥♥♥♥

J’ai lu: Omerta de R. J. Ellory

Hello tout le monde !

Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du roman Omerta de l’auteur R. J. Ellory. C’est un auteur dont j’apprécie particulièrement la plume.

 ♥ = Bof bof, à éviter

♥♥ = Sympa, sans plus

♥♥♥ = Pas mal du tout , j’ai passé un bon moment !

♥♥♥♥ = A lire absolument !

♥♥♥♥♥ = Attention, gros coup de cœur !

Les (♥) représentent les demis 

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omerta

Nombre de pages: 587 pages

Maison d’édition: Sonatine

Date de parution (dans cette édition): 2 juin 2022

4ème de couverture:

Écrivain à la dérive, John Harper vient d’apprendre une nouvelle qui le bouleverse : son père, qu’il n’a jamais connu et croyait mort depuis longtemps, est bel et bien en vie. Il se trouve dans un hôpital de Manhattan où l’on vient de le transporter, à la suite de graves blessures par balles. John n’est cependant pas au bout de ses surprises : son père n’est pas n’importe qui, puisqu’il s’agit de Lenny Bernstein, l’un des pontes de la mafia new-yorkaise. Bien vite, John va découvrir que si son passé a été bâti sur des mensonges, son présent l’est tout autant. Pour démêler le vrai du faux, il va devoir se confronter à une énigme insoluble : quel genre d’homme est vraiment son père ?

Plongée saisissante au sein d’une mafia new-yorkaise agitée par les luttes intestines, Omerta est surtout un superbe roman sur la perte de l’innocence, l’apprentissage des désillusions et l’héritage lourd de conséquences qu’un père peut léguer à son fils. Un sommet d’émotion, par un des écrivains les plus talentueux du genre.

Mon avis:

Plus qu’un simple roman sur la mafia new-yorkaise, on parle surtout des liens du sang dans ce roman. En effet, John Harper, le personnage principal du livre, est un homme qui pense que ses deux parents sont morts alors que son père est toujours en vie mais il ignore tout de son existence.

John va donc quitter Boston, où il exerce – sans grande ambition ni motivation – le métier de journaliste, après l’appel de sa tante qui lui demande de venir de toute urgence à New-York. En effet, son père est l’un des parrains de la mafia new-yorkaise et est entre la vie et la mort à l’hôpital après qu’on lui ait tiré dessus. 

A partir de ce moment, John va devoir détricoter les fils de sa vie et comprend très vite qu’on lui a toujours menti sur sa famille et ses parents. Il tombe de très haut et franchement cela m’a fait vraiment mal au cœur pour lui!

John est vraiment attachant de par son intégrité et son envie de faire le bien. Il va cependant devoir se faire passer pour le digne héritier de son père ce qui ne sera pas une mince affaire étant donné qu’il ignore tout du milieu mafieux. Entre quiproquos, mensonges et magouilles, ce roman est vraiment savoureux.

J’ai trouvé toute l’histoire vraiment bien ficelée, l’auteur sait ménager son suspense et nous fait nous intéresser vraiment aux personnages. L’intrigue est passionnante et pleine de rebondissements.

R.J. Ellory sait doser parfaitement les moments d’action et les moments d’émotions, nous livrant un cocktail parfait. Le roman se lit d’une traite malgré ses 587 pages qui pourraient en rebuter plus d’un. 

Un roman maîtrisé de bout en bout et encore un coup de cœur de ma part pour un livre de cet auteur beaucoup trop talentueux! 😉 

Ma note: ♥♥♥♥♥

J’ai lu: Le comte foudroyé de Francisco Arenas Farauste

Hello tout le monde !

Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du roman Le comte foudroyé de l’auteur Francisco Arenas Farauste. Il s’agit de son premier roman et de la troisième lecture que j’ai dû faire dans le cadre du prix du Festival du LÀC 2023 🙂

 ♥ = Bof bof, à éviter

♥♥ = Sympa, sans plus

♥♥♥ = Pas mal du tout , j’ai passé un bon moment !

♥♥♥♥ = A lire absolument !

♥♥♥♥♥ = Attention, gros coup de cœur !

Les (♥) représentent les demis 

L’image provient de mon instagram.

le comte foudroyé

Nombre de pages: 130 pages

Maison d’édition: 5 sens éditions

Date de parution (dans cette édition): 28 février 2022

4ème de couverture:

Ce récit est celui d’un coup de foudre ! Intense, incontrôlable ! Ce choc va plonger notre héros, un comte sévillan désargenté, dans un voyage à travers l’Europe des « années folles » où sa vie va se mélanger avec celles de trois autres personnages. Leurs existences convergeront lors d’un final inattendu. Mais, le « comte foudroyé » est aussi un roman sur les rêves dont nous nous sommes encombrés. Ceux qui nous font percevoir le monde tel que nous souhaiterions qu’il soit. Avons-nous vraiment conscience des situations réelles dans lesquels nous nous trouvons ? Les apparences ne sont-elles pas reines ? Ne sommes-nous pas tous ensorcelés par ces mirages qui nous masquent la réalité ? Allégorie des illusions numériques si actuelles, l’auteur a voulu projeter l’aveuglement par l’apparence sur le théâtre de l’Europe d’il y a un siècle.

Mon avis:

 Un roman très court mais pleins de rebondissements qui font de sa lecture un moment savoureux. 

Dans ce livre, on suit un jeune comte espagnol désargenté qui tombe fou amoureux d’une jeune femme française qu’il a aperçu dans un parc et à qui il a fait passer un mot doux.

Refusant un mariage arrangé qui aurait sauvé sa famille de la banqueroute, il va partir sur les traces de son coup de foudre, quitte à s’endetter encore plus. Il va donc sillonner l’Europe pour retrouver sa bien aimée et lui déclarer sa flamme les yeux dans les yeux.

J’ai trouvé ce roman vraiment bien écrit, l’intrigue tient bien la route et je me suis fait rouler comme une bleue par l’auteur. La fin est géniale.  Un excellent premier roman  – bien qu’un peu court, pour ma part il aurait pu avoir 100 pages de plus, c’était tellement bien!  – qui vous ravira si vous aimez les romans d’aventures rocambolesques. 

Ma note: ♥♥♥♥(♥)

J’ai lu: L’heure des femmes d’Adèle Bréau

Hello tout le monde !

Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du roman L’heure des femmes de l’autrice Adèle Bréau. J’ai lu il y a quelques années Frangines de la même autrice et sa plume m’avait particulièrement touchée.

 ♥ = Bof bof, à éviter

♥♥ = Sympa, sans plus

♥♥♥ = Pas mal du tout , j’ai passé un bon moment !

♥♥♥♥ = A lire absolument !

♥♥♥♥♥ = Attention, gros coup de cœur !

Les (♥) représentent les demis 

L’image provient de mon instagram.

l'heure des femmes

Nombre de pages: 468 pages

Maison d’édition: JC Lattès

Date de parution (dans cette édition): 11 janvier 2023

4ème de couverture:

Paris, 1967. À l’aube de la cinquantaine, Menie, mère de famille bourgeoise, est recrutée par la radio RTL qui a décidé de renouveler ses programmes. Son rôle ? Faire parler les auditrices.
En quelques semaines, c’est la déferlante. Les femmes de la France entière se confient à « la dame de cœur ». Bientôt, à l’heure de la sieste, elles seront des millions à suivre l’émission avec passion. Parmi elles, Mireille et sa sœur Suzanne, qui découvrent qu’elles aussi pourraient maîtriser leur destin.
Quant à la vie de Menie, partagée entre le tourbillon d’une société libérée par Mai 68 et les tourments qu’on lui livre, elle en est totalement bouleversée.

Cinquante ans plus tard, Esther, une documentariste qui peine à se reconstruire, va replonger dans ces années pas si lointaines où le sort des Françaises semble d’un autre âge.

Avec ce nouveau roman porté par la figure de Menie Grégoire, sa grand-mère, Adèle Bréau unit les destinées de femmes qui, malgré leurs différences, se tendent la main. Amour, maternité, droits, sororité… l’auteure explore sur cinq décennies les avancées, paradoxes et régressions de la condition féminine, les mettant en résonance dans une fresque résolument romanesque.

Mon avis:

Un récit romancé sur la vie de la grand-mère de l’autrice, Menie Grégoire, qui a eu une vie pour le moins passionnante et bien remplie. 

Menie regarde sa mère disparaître tel un fantôme. Elle est partie s’occuper de la petite sœur – son cinquième enfant. La maternité est son destin. Menie ne comprend pas pourquoi elle paraît si peu épanouie dans une vie qu’elle a pourtant choisie. 

L’heure des femmes, d’Adèle Bréau, page 13

En effet, Menie, est une femme pour le moins atypique. Epouse d’un homme influent, elle écrit des articles dans des revues féminines et se voit offrir en 1967 d’animer une émission radio sur RTL où elle ferait parler les femmes de leurs problèmes et répondrait en direct à leurs questions. 

Elle va relever le défi et très vite, l’émission va rencontrer un énorme succès. 

J’ai trouvé le personnage de Menie fascinant, sa liberté de pensée et de paroles pour l’époque est épatante. Elle a cependant la chance d’être bien entourée par un mari qui l’admire et croit en elle plus qu’en quiconque et n’est pas jaloux de son succès. Il ne la bride pas et se fiche de ce que les gens médisants peuvent bien raconter sur sa femme adorée. De plus, elle a su s’entourer d’une équipe solide de femmes qui travaillent dur pour elle.

Dans ses émissions elle va aborder des thèmes tabous et va défrayer la chronique en parlant d’orgasme féminin, de désir mais aussi de violences conjugales, d’avortement et de contraception. Menie n’a pas de limites et prend très à cœur son travail. Elle se donne à fond, quitte à négliger un peu sa famille même si elle essaie d’être performante et efficace sur tous les fronts.

Dans ce roman, on suit 3 personnages, Menie bien entendu, mais également Mireille, une jeune femme de 30 ans, mère de famille nombreuse épuisée qui rêve de s’épanouir autrement que par la maternité, même si elle aime ses enfants par-dessus tout. En dernier, on suit Esther, de nos jours, qui doit écrire un documentaire sur Menie Grégoire et va donc faire des recherches sur sa vie. 

Tous les personnages sont touchants, Adèle Bréau a le talent incroyable de nous faire nous attacher aux personnages comme s’ils faisaient partie de notre famille. C’est un conteuse hors pair, qui sait nous intéresser aux petites choses du quotidien. J’étais vraiment bien dans ce roman et je dois dire que je l’ai dévoré en deux jours à peine après l’avoir acheté, fait assez rare pour être relevé 🙂 

A travers ses mots, on sent qu’Adèle Bréau était très attachée à sa grand-mère Menie. Si le livre est bien sûr romancé, les faits racontés sur l’émissions sont eux avérés. 

Un roman féministe puissant et inspirant que je ne peux que vous recommander en ce début d’année !!

Ma note: ♥♥♥♥♥