J’ai lu: Seule en sa demeure de Cécile Coulon

Hello tout le monde !

Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du roman Seule en sa demeure de l’autrice Cécile Coulon. 

 ♥ = Bof bof, à éviter

♥♥ = Sympa, sans plus

♥♥♥ = Pas mal du tout , j’ai passé un bon moment !

♥♥♥♥ = A lire absolument !

♥♥♥♥♥ = Attention, gros coup de cœur !

Les (♥) représentent les demis 

L’image provient de mon instagram.

seule en sa demeure

Nombre de pages:  333 pages

Maison d’édition: L’Iconoclaste

Date de parution (dans cette édition): 19 août 2021

4ème de couverture:

« Le domaine Marchère lui apparaîtrait comme un paysage après la brume. Jamais elle n’aurait vu un lieu pareil, jamais elle n’aurait pensé y vivre.  » C’est un mariage arrangé comme il en existait tant au XIXe siècle. À dix-huit ans, Aimée se plie au charme froid d’un riche propriétaire du Jura. Mais très vite, elle se heurte à ses silences et découvre avec effroi que sa première épouse est morte peu de temps après les noces. Tout devient menaçant, les murs hantés, les cris d’oiseaux la nuit, l’emprise d’Henria la servante. Jusqu’au jour où apparaît Émeline. Le domaine se transforme alors en un théâtre de non-dits, de désirs et de secrets enchâssés,  » car ici les âmes enterrent leurs fautes sous les feuilles et les branches, dans la terre et les ronces, et cela pour des siècles « .

Mon avis:

J’ai tout de suite été attirée par ce roman quand j’en ai entendu parler dans l’émission La Grande Librairie au moment de sa sortie. L’ambiance un peu glauque et angoissante était vraiment prometteuse. 

J’ai aimé la façon dont l’autrice décrit les lieux, on se croirait dans un roman d’horreur, et pourtant ça n’en est pas un. 

On sent la tension et le mal-être d’Aimée, notre héroïne, croître de jour en jour en même temps que la suspicion à l’égard de son mari et la crainte qu’il ne soit pas celui qu’elle pensait.

Son mari, Candre, riche et plutôt séduisant, est aux petits soins pour elle. Elle sait que sa précédente femme est morte peu de temps après leur mariage et Aimée commence à voir le mal partout. C’est vrai que Candre est parfois un peu mystérieux et distant à des moments. Cependant, j’ai trouvé qu’il était très prévenant avec Aimée et a une attitude plutôt moderne avec elle en lui servant son petit déjeuner. 

J’ai aimé les références évidentes au livre Rebecca de Daphné du Maurier (d’ailleurs Cécile Coulon en a parlé lors de son passage à La Grande Librairie). Un domaine qui a presque une âme, une ambiance pesante qui nous prend à la gorge. Aimée se sent très vite étouffée entre les murs du domaine et aspire à voir d’autres personnes que les domestiques de la maison et son mari. Elle est également en quête de vérité sur la première femme de Candre. Est-ce une mort naturelle ou un assassinat ?

Ici, il lui semblait que les hommes se ratatinaient sous les branches, que les arbres effleuraient la maison comme des animaux sauvages flairent une proie. Le sentiment de liberté qu’elle avait ressenti sur la route s’estompa, et le désir profond, impérieux, de se soumette à ce lieu la submergea.

Seule en sa demeure de Cécile Coulon, page 102

Emeline, une jeune professeur de musique va donc – suite à la demande faite à son mari – venir lui donner des cours de flûte et lui changer les idées. Elle sera la lumière dans son morne et monotone quotidien. Une amitié rétribuée mais salutaire pour Aimée.

J’ai aimé le personnage d’Aimée car je pense que comme elle j’aurais eu très vite des doutes sur l’honnêteté de mon mari. Elle se sent prisonnière et pense qu’on lui veut du mal. Cependant, elle a également des réactions de petite fille qui ne connaît finalement pas grand chose à la vie, tant ses parents l’ont toujours protégée. Son mari d’ailleurs est très respectueux dans leur intimité et lui donne le temps qu’il faut pour être prête, ce n’est pas un rustre, on sent qu’il a eu une très bonne éducation.

Et puis il y a Henria, la servante en chef, qui est présente au domaine depuis que Candre est tout petit. Elle l’a quasiment élevé, en même temps que son propre fils, Angelin. Celui-ci, muet, est très mystérieux. Il erre comme une ombre dans le domaine, ce qui inquiète encore plus Aimée. Je ris régit tout au domaine Marchèrent et entend bien que l’ordre et la discipline soit respectés. Elle est plutôt accueillante avec Aimée mais elle ne l’a laisse pas souvent seule, elle la surveille.  Ce huis-clos est vraiment étouffant.

Toute la construction des personnages est particulièrement ingénieuse. On n’arrive plus à distinguer les bons des méchants, l’autrice souffle le chaud et le froid pour nous perdre dans nos pronostics.

Le choix des prénoms est également plutôt  équivoque, je pense que l’autrice a bien dû s’amuser en nommant ses personnages, car ceux-ci ont tous une sorte de signification cachée sur la personnalité des différents protagonistes.

L’écriture est fluide mais très poétique, très détaillée aussi. Les descriptions ne sont jamais ennuyantes et servent le récit. La plume de Cécile Coulon, très à l’aise dans les histoires rurales, était déjà très belle dans une bête au paradis, mais dans celui-ci je trouve qu’elle est encore montée d’un cran.

Un roman qui a échappé de peu au coup de cœur car j’avais deviné la fin (même si elle est très bonne) mais qui a tout de même été une excellente lecture et que je garderai précieusement dans ma bibliothèque 🙂

Ma note: ♥♥♥♥(♥)


J’ai lu: Une bête au Paradis de Cécile Coulon

Hello tout le monde !

Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du roman Une bête au Paradis de l’autrice Cécile Coulon.

 ♥ = Bof bof, à éviter

♥♥ = Sympa, sans plus

♥♥♥ = Pas mal du tout , j’ai passé un bon moment !

♥♥♥♥ = A lire absolument !

♥♥♥♥♥ = Attention, gros coup de cœur !

Les (♥) représentent les demis 

L’image provient de mon instagram.

une bête au paradis

Nombre de pages:  288 pages

Maison d’édition: Le Livre de Poche

Date de parution (dans cette édition): 3 février 2021

4ème de couverture:

La vie d’Émilienne, c’est le Paradis. Cette ferme isolée, au bout d’un chemin sinueux. C’est là qu’elle élève seule, avec pour uniques ressources son courage et sa terre, ses deux petits-enfants, Blanche et Gabriel. Les saisons se suivent, ils grandissent. Jusqu’à ce que l’adolescence arrive et, avec elle, le premier amour de Blanche, celui qui dévaste tout sur son passage. Il s’appelle Alexandre. Leur couple se forge. Mais la passion que Blanche voue au Paradis la domine tout entière, quand Alexandre, dévoré par son ambition, veut partir en ville, réussir. Alors leurs mondes se déchirent. Et vient la vengeance.

Mon avis:

J’avais vu Cécile Coulon lors de son passage à l’émission La Grande Librairie (émission que j’adore!) et cela m’a donné envie de découvrir sa plume. 

J’ai vraiment aimé l’atmosphère moite et étouffante qu’elle arrive à retranscrire par ses mots, l’ambiance rurale est lourde et on sent tout de suite que quelque chose va déraper à un moment ou à un autre.

Cependant, j’ai eu de la peine à m’attacher aux personnages créés par Cécile Coulon. Blanche est une jeune femme plutôt taciturne, à l’instar de sa grand-mère Emilienne et à force de toujours vouloir être forte et indépendante, on en oublie de la prendre en affection, comme si elle gardait même les lecteurs à distance.

On sent que le poids du deuil de ses parents pèse toujours sur ses frêles épaules mais qu’elle refuse de se laisser aller à la tristesse comme son frère Gabriel qui lui vit toujours dans la mélancolie des souvenirs de leurs défunts parents. Elle ne se permet pas de flancher, tant elle sent au fond d’elle que l’avenir de la ferme en dépend. 

De ce point de vue là Blanche m’a fait penser à Scarlett O’Hara dans Autant en emporte le vent, une femme qui ferait tout pour sa terre.

Même quand elle baisse la garde avec Alexandre, son amour de jeunesse, je l’ai trouvée plutôt froide, loin de la passion qu’elle dit ressentir. Quand Alexandre la trahit pour partir « en ville », elle ne referme encore plus sur elle-même et ne vit vraiment plus que pour son précieux domaine, Le Paradis. 

La grand-mère, Emilienne, a élevé ses petits-enfants un peu à la dure. Les câlins, elle ne connait pas. Toutefois, on ressent qu’elle les aime et qu’elle fait de son mieux pour qu’ils aient une vie heureuse et épanouie. Elle les choie à sa façon. Elle a également recueilli Louis – une jeune garçon d’à peu près 10 ans de plus que Blanche –  maltraité par son père,  le prend sous son aile et l’occupe à la ferme en temps qu’homme à tout faire.

On sent à partir de ce moment que Louis tombe peu à peu sous le charme de Blanche, même s’il la considère un peu comme une petite sœur, il ne peut pas s’empêcher d’être attiré par elle pour autant. Ce qui fait qu’il voit d’un très mauvais œil et beaucoup de jalousie l’arrivée d’Alexandre, qui est là pour lui ravir sa bien-aimée. Jamais il ne se permettra un geste déplacé envers Blanche et j’avoue que j’ai apprécié cet aspect-là de Louis. Il est follement amoureux mais respecte le fait que Blanche en aime un autre, même s’il n’approuve pas le choix dudit amoureux. Il s’en méfie immédiatement. Louis ne parle pas beaucoup mais il observe énormément. Toute la violence refoulée en lui ne demande qu’à s’exprimer. Il adore le domaine du Paradis et donnerait tout pour que rien ne change dans cet oasis de bonheur et de labeur. 

Gabriel, quant à lui, essaie tant bien que mal de s’extirper du domaine dans lequel il se sent dépérir. C’est en quittant la maison et en se mettant en ménage avec son amoureuse qu’il commence vraiment à vivre, sans avoir le spectre de ses parents qui le hante. C’est finalement le personnage qui m’a le plus touché, dommage qu’il n’ait pas été plus présent, même si je comprend bien que l’histoire ne tourne pas autour de lui 😉

Bref, un roman qui se dévore et que j’ai beaucoup aimé mais qui n’a pas été un coup de coeur car comme dit plus haut, je n’ai pas vraiment réussi à m’attacher à Blanche. 

Je lirai cependant « Seule en sa demeure », le dernier livre de l’autrice, avec un grand plaisir car j’aime le ton qu’elle donne à son écriture et sa façon de poser les décors et les ambiances.

Ma note: ♥♥♥♥