J’ai lu: Les règles du Mikado d’Erri de Luca

Hello tout le monde !

Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du roman Les règles du Mikado de l’auteur Erri de Luca

 ♥ = Bof bof, à éviter

♥♥ = Sympa, sans plus

♥♥♥ = Pas mal du tout , j’ai passé un bon moment !

♥♥♥♥ = A lire absolument !

♥♥♥♥♥ = Attention, gros coup de cœur !

Les (♥) représentent les demis 

L’image provient de mon instagram.

Nombre de pages: 160 pages

Maison d’édition:  Gallimard

Date de parution (dans cette édition): 2 mai 2024

4ème de couverture:

Dans les montagnes près de la frontière entre l’Italie et la Slovénie, un vieil horloger a pour habitude de camper en solitaire. Une nuit d’hiver, une jeune tsigane entre dans sa tente et lui demande de l’abriter. Elle a fui sa famille et le mariage forcé qu’on lui imposait de l’autre côté des montagnes. Cette rencontre inaugure une entente faite de dialogues nocturnes sur les hommes et la vie, un échange de connaissances et de visions – elle qui croit au destin, aux signes, qui sait lire les lignes de la main, elle qui dresse un ours et l’aime comme le meilleur des amis ; lui qui se sent tel un rouage de la machine du monde et qui interprète ce monde selon les règles du Mikado, comme si le jeu était une façon de mettre de l’ordre dans le chaos. Dans ce roman dense et délicat, où chaque mot ouvre sur des significations plus profondes, où chaque phrase est un chemin vers soi-même, Erri De Luca nous invite à un jeu calme, patient et lucide, dans lequel un mouvement imperceptible peut changer le cours de la partie.

Mon avis:

Dans les montagnes entre la Slovénie et l’Italie, un vieux campeur solitaire et une jeune tzigane qui s’est échappée de chez elle pour fuir un mariage arrangé vont se rencontrer lors d’une froide nuit.

Vont suivre de longues discussions car chacun cherche à en savoir plus sur l’autre.

L’adolescente sait communiquer avec les animaux et possède des connaissances de la nature et des êtres humains intuitives et admirables pour son jeune âge.

«  – Tu as pris le soleil.
Pourquoi ris-tu?
– Mon grand-père m’a appris à répondre: je n’ai rien pris, je l’ai reçu en cadeau.
Ne dis pas à un gitan qu’il a pris quelque chose. Même s’il se fait tremper sous un orage, il ne dit pas qu’il a pris l’eau.
– J’ai compris, ton corps a reçu le soleil en cadeau »
Les règles du Mikado, d’Erri de Luca, pages 85-86.

Le vieil homme, quant à lui, est horloger de métier et est plus ancré dans le concret et n’agit jamais dans la précipitation, au contraire de sa jeune amie. C’est pourquoi il adore le jeu du Mikado, qui l’oblige à se concentrer et à se recentrer. Gagner à ce jeu est presque une obsession pour lui.


Nous allons donc suivre le compagnonnage entre ces deux êtres si différents mais qui ont tant de choses à apprendre l’un de l’autre. Il va s’assurer qu’elle puisse (re)faire sa vie en Italie et veillera sur elle, de loin.

Un joli roman sur une amitié intergénérationnelle et sur le poids des secrets.


Ma note: ♥♥♥(♥)


J’ai lu: Du même bois de Marion Fayolle

Hello tout le monde !

Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du roman Du même bois de l’autrice Marion Fayolle.

 ♥ = Bof bof, à éviter

♥♥ = Sympa, sans plus

♥♥♥ = Pas mal du tout , j’ai passé un bon moment !

♥♥♥♥ = A lire absolument !

♥♥♥♥♥ = Attention, gros coup de cœur !

Les (♥) représentent les demis 

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Nombre de pages: 128 pages

Maison d’édition: Gallimard

Date de parution (dans cette édition): janvier 2024

4ème de couverture:

« Les enfants, les bébés, ils les appellent les “petitous”. Et c’est vrai qu’ils sont des petits touts. Qu’ils sont un peu de leur mère, un peu de leur père, un peu des grands-parents, un peu de ceux qui sont morts, il y a si longtemps. Tout ce qu’ils leur ont transmis, caché, inventé. Tout. C’est pas toujours facile d’être un petit tout, d’avoir en soi autant d’histoires, autant de gens, de réussir à les faire taire pour inventer encore une petite chose à soi. » Dans une ferme, l’histoire se reproduit de génération en génération : on s’occupe des bêtes, on vit avec, celles qui sont dans l’étable et celles qui ruminent dans les têtes. Peintes sur le vif, à petites touches, les vies se dupliquent en dégradé face aux bêtes qui ont tout un paysage à pâturer. Marion Fayolle crée un monde saisissant dont la poésie brutale révèle ce qui s’imprime par les failles, par les blessures familiales, comme dans les creux des gravures en taille-douce.

Mon avis:

Un premier roman très touchant qui parle d’une famille de paysans au fil des années et de son équilibre fragile mis en péril par l’attrait qu’exerce la ville sur les nouvelles générations.

Marion Fayolle utilise une langue plutôt imagée et poétique, qui nous plonge avec tous nos sens dans cette ambiance rurale.

Aucun personnage n’est nommé, l’autrice les appellent la fille, le père, etc.

On pourrait penser que cela créerait une distance avec ses personnages mais force est de constater que ce n’est pas le cas, j’ai justement trouvé cette famille plutôt attachante.

« Quand elles s’assoient toutes les trois sur le muret devant la ferme, elle, sa mère et la mémé, ça se voit qu’elle se transforme en sa mère, et sa mère en la mémé, et la mémé en celle qu’on appelait mémé avant. Ca fait comme un dégradé. »

Du même bois, de Marion Fayolle, page 97.

Chaque membre du clan a droit à un chapitre dédié et même les vaches ont droit au leur car elles tiennent une place essentielle et centrale dans la famille.

Un premier ouvrage sur la transmission des valeurs familiales qui m’a fait un peu penser à la plume de Marie-Hélène Lafon de par son économie de mots.

Un très joli moment de lecture.

Ma note: ♥♥♥♥


J’ai lu: Le mage du Kremlin de Giuliano da Empoli

Hello tout le monde !

Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du roman Le mage du Kremlin de l’auteur Giuliano da Empoli. Ce roman a gagné le grand prix de l’académie française en 2022.

 ♥ = Bof bof, à éviter

♥♥ = Sympa, sans plus

♥♥♥ = Pas mal du tout , j’ai passé un bon moment !

♥♥♥♥ = A lire absolument !

♥♥♥♥♥ = Attention, gros coup de cœur !

Les (♥) représentent les demis 

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Nombre de pages: 288 pages

Maison d’édition: Gallimard

Date de parution (dans cette édition): 14 avril 2022

4ème de couverture:

On l’appelait le « mage du Kremlin ». L’énigmatique Vadim Baranov fut metteur en scène puis producteur d’émissions de télé-réalité avant de devenir l’éminence grise de Poutine, dit le Tsar. Après sa démission du poste de conseiller politique, les légendes sur son compte se multiplient, sans que nul puisse démêler le faux du vrai. Jusqu’à ce que, une nuit, il confie son histoire au narrateur de ce livre… Ce récit nous plonge au coeur du pouvoir russe, où courtisans et oligarques se livrent une guerre de tous les instants. Et où Vadim, devenu le principal spin doctor du régime, transforme un pays entier en un théâtre politique, où il n’est d’autre réalité que l’accomplissement des souhaits du Tsar. Mais Vadim n’est pas un ambitieux comme les autres : entraîné dans les arcanes de plus en plus sombres du système qu’il a contribué à construire, ce poète égaré parmi les loups fera tout pour s’en sortir. De la guerre en Tchétchénie à la crise ukrainienne, en passant par les Jeux olympiques de Sotchi, Le mage du Kremlin est le grand roman de la Russie contemporaine. Dévoilant les dessous de l’ère Poutine, il offre une sublime méditation sur le pouvoir.

Mon avis:

Dans ce roman inspiré de personnes réelles, nous allons suivre le narrateur qui est en voyage en Russie pour un travail documentaire qu’il doit rendre pour son université.

Il se prend de passion pour la vie de Vadim Boronov, dit « le mage du Kremlin », conseiller de Poutine lors de son accession au pouvoir.

Le pouvoir est comme le soleil et la mort, il ne peut se regarder en face.

Le mage du Kremlin, de Giuliano da Empoli, page 32

Lors d’une rencontre presque hors du temps, Baranov va se confier à notre narrateur, lui raconter sa jeunesse et sa lente ascension dans les hautes sphères russes, jusqu’à devenir conseiller politique, lui que tout prédestinait plutôt à devenir écrivain.

Giuliano Da Empoli dépeint une Russie moderne et en pleine mutation, théâtre de drames et de jeux d’influences.

Un roman très bien documenté qu’il m’en a appris plus sur ce pays tristement sous les feux de la rampe de par son actualité politique et militaire.

(…) Aux échecs, les règles restent les mêmes mais le vainqueur change tout le temps. Dans votre démocratie souveraine, les règles changent, mais le vainqueur est toujours le même. 

Le mage du Kremlin, de Giuliano da Empoli, page 189

La plume de l’auteur est riche et ses mots toujours soigneusement choisis donnent à l’ouvrage une aura particulière.

Un roman passionnant sur un sujet qui de prime abord ne m’intéressait pas spécialement mais que j’ai dévoré!

Ma note: ♥♥♥♥(♥)


J’ai lu: La vie heureuse de David Foenkinos

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Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du roman La vie heureuse de l’auteur David Foenkinos.

 ♥ = Bof bof, à éviter

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♥♥♥♥ = A lire absolument !

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Nombre de pages:  208 pages

Maison d’édition:  Gallimard

Date de parution (dans cette édition): 4 janvier 2024

4ème de couverture:

« Jamais aucune époque n’a autant été marquée par le désir de changer de vie. Nous voulons tous, à un moment de notre existence, être un autre. »

Mon avis:

Dans une société qui prône l’excellence et l’efficacité en tout chose, nous allons suivre Eric, quadragénaire – à qui tout réussit – qui est en quête du sens de son existence.

Après avoir fait une sorte de burn-out lors d’un voyage d’affaires en Corée du Sud, il va avoir une révélation à la découverte d’un salon plutôt particulier qui va le forcer à remettre sa façon de vivre en question.

Suite à cette épiphanie, il va comprendre qu’il est possible d’avoir une seconde chance pour mieux profiter de sa vie et de s’affranchir enfin du passé et du regard des autres…

Un roman profondément humaniste et optimiste qui aborde le délicat et pourtant universel sujet qu’est la mort, et comment se sentir en paix avec soi-même et son entourage.

Comme d’habitude, j’ai beaucoup aimé la plume de David Foenkinos qui arrive à changer totalement de registre à chacun de ses romans.

Un roman étonnant et qui fait du bien à l’âme.

Ma note: ♥♥♥♥

J’ai lu: L’usure d’un monde – Une traversée de l’Iran de François-Henri Désérable

Hello tout le monde !

Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du récit de voyage L’usure d’un monde – Une traversée de l’Iran de l’auteur François-Henri Désérable. Il s’agit du second ouvrage sélectionné pour le Prix du Festival du LÀC pour lequel je fais cette année encore partie du jury.

 ♥ = Bof bof, à éviter

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Nombre de pages: 160 pages

Maison d’édition: Gallimard

Date de parution (dans cette édition): 4 mai 2023

4ème de couverture:

« La peur était pour le peuple iranien une compagne de chaque instant, la moitié fidèle d’une vie. Les Iraniens vivaient avec dans la bouche le goût sablonneux de la peur. Seulement, depuis la mort de Mahsa Amini, la peur était mise en sourdine : elle s’effaçait au profit du courage. » Fin 2022, au plus fort de la répression contre les manifestations qui suivent la mort de Mahsa Amini, François-Henri Désérable passe quarante jours en Iran, qu’il traverse de part en part, de Téhéran aux confins du Baloutchistan. Arrêté par les Gardiens de la révolution, sommé de quitter le pays, il en revient avec ce récit dans lequel il raconte l’usure d’un monde : celui d’une République islamique aux abois, qui réprime dans le sang les aspirations de son peuple.

Mon avis:

j’ai vraiment apprécié ce carnet de voyage en Iran qui m’a touchée et m’a fait réfléchir sur les pertes de libertés que subissent au quotidien les habitant.e.s de ce pays.

L’auteur a pris des risques inconsidérés pour documenter son livre et on ressent la véracité des faits dans ses propos. On sent qu’il a parfois eu peur pour sa vie et on tremble pour lui a chaque page. Les photos qu’il a prises là-bas enrichissent encore son récit.

L’auteur sait qu’il est un privilégié car il vit en France et finira par rentrer chez lui, alors que les iraniens et d’autant plus certaines minorités ethnico-religieuses – sur lesquelles j’ai appris beaucoup de choses – doivent vivre au quotidien dans le chaos qu’est devenu leur pays.

Leur courage et les risques qu’ils prennent pour faire reculer l’obscurantisme du régime islamiste est exemplaire.

La peur est l’arme la plus sûre du pouvoir. Mais depuis peu la peur, on l’a dit, se voyait damer le pion par le courage. De plus en plus souvent, au petit groupe qui se mettait à crier des slogans s’agrégeait un autre petit groupe, puis un autre, et encore un autre, et c’était déjà un attroupement. L’attroupement agglomérait d’autres hommes, d’autres femmes qui venaient scander leur colère, et bientôt ça n’était plus un attroupement: c’était une foule. Quand le phénomène se reproduit de ville en ville, le foule devient peuple. Ainsi se font les révolutions quand on n’a que sa voix. 

L’usure d’un monde – une traversée de l’Iran, de François-Henri Désérable, page 30.

Chaque chevelure révélée est une petite victoire qui donne du poids à leur cause.

L’usure d’un monde est un récit précieux et essentiel qui redonne une voix à tous les opprimé.e.s qui ne peuvent pas ou plus la faire entendre.

FEMME, VIE, LIBERTÉ!

Ma note: ♥♥♥♥♥


J’ai lu: Au temps des requins et des sauveurs de Kawai Strong Washburn

Hello tout le monde !

Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du roman Au temps des requins et des sauveurs de l’auteur Kawai Strong Washburn. Il s’agit de son premier roman.

 ♥ = Bof bof, à éviter

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au temps des requins et des sauveurs

Nombre de pages:  432 pages

Maison d’édition: Gallimard

Date de parution (dans cette édition): 26 août 2021

4ème de couverture:

En 1995 à Hawaii, au cours d’une balade familiale en bateau, le petit Nainoa Flores tombe par-dessus bord en plein océan Pacifique. Lorsqu’un banc de requins commence à encercler l’enfant, tous craignent le pire. Contre toute attente, Nainoa est délicatement ramené à sa mère par un requin qui le transporte entre ses mâchoires, scellant cette histoire extraordinaire du sceau de la légende. Sur près de quinze ans, nous suivons l’histoire de cette famille qui peine à rebondir après l’effondrement de la culture de la canne à sucre à Hawaii. Pour Malia et Augie, le sauvetage de leur fils est un signe de la faveur des anciens dieux – une croyance renforcée par les nouvelles capacités déroutantes de guérisseur de Nainoa. Mais au fil du temps, cette supposée faveur divine commence à briser les liens qui unissaient la famille. Chacun devra alors tenter de trouver un équilibre entre une farouche volonté d’indépendance et l’importance de réparer la famille, les cœurs, les corps, et pourquoi pas l’archipel lui-même. Avec cet éblouissant premier roman, Kawai Strong Washburn lève le voile sur l’envers du décor hawaiien, à rebours des clichés et du tourisme de luxe. Il offre de ces îles une vision plurielle et bouleversante, servie par un choeur de voix puissant, et livre une histoire familiale unique et inoubliable.

Mon avis: 

Dès le début du roman, nous sommes immergés dans la culture et les croyances hawaïennes et j’ai trouvé cela très dépaysant et vraiment intéressant.

On suit une famille, les parents, Malia et Augie et leurs 3 enfants, Dean, Kaui et Nainoa, qui vivent donc à Hawaii. Ils n’ont pas beaucoup d’argent mais sont heureux quand même car ils croient à leur bonne étoile. 

Le jour où leur fils cadet, Nainoa, tombe à l’eau lors d’une balade en bateau et est ramené sain et sauf par des requins, Malia et Augie pensent qu’il est touché par la grâce et qu’il est destiné à accomplir de grandes choses.

Si Nainoa commence à développer un don certain qui lui permet d’entrer en résonnance avec les autres pour les soulager de leurs maux, il a l’impression que ses parents et tout son entourage en général en attendent trop de lui, il aimerait juste qu’on lui fiche la paix. Au fond de lui, il est persuadé de ne pas mériter toute cette attention et préfèrerait pouvoir vivre tranquillement sa petite vie sans être sans arrêt sollicité. Il souffre du syndrome de l’imposteur même s’il a réellement un certain don mystique.

De son côté, sa sœur Kaui brille dans les études mais ce succès est toujours éclipsé par les « miracles » de Nainoa, entretenant une sorte de rancœur tenace, même si elle adore son frère. Elle n’aspire qu’à quitter Hawaii et à vivre pour elle, sur le continent, sans être « la soeur de ».

Quant au frère aîné, Dean, il est doué au basket mais se perd dans les affres de la drogue et de l’argent facile. Il souffre d’une complexe d’infériorité par rapport à sa soeur qui est si intelligente et studieuse et son frère pour qui tout est si facile car il a été béni par un don.

Les personnages des parents sont également très touchants. Ils aiment bien évidemment leurs trois enfants pareillement mais ne savent pas trop leur montrer, toute leur vie tourne un peu autour de Nainoa.

Malgré toutes les nuits d’insomnie où vous nous assommiez avec vos braillements affamés, malgré tous les trajets en voiture où vous n’arrêtiez pas de hurler, malgré les écorchures, les coupures et les après-midi de larmes au centre commercial, les nuits de fièvre pendant lesquelles je vous serrais contre ma poitrine et sentais les ailes de papillon de vos poumons qui luttaient contre la maladie, les taches de merde sur les draps à Noël et le poignet cassé le soir où nous avions réservé au restaurant pour notre anniversaire de mariage… malgré tout ça, il y avait toujours sous la surface une forme de perfection inouïe. 

Au temps des requins et des sauveurs de Kawai Strong Washburn, page 276

Au temps des requins et des sauveurs est une magnifique ode à la famille et brosse un portrait lucide de l’Etat d’Hawaii pris en tenaille entre modernité et rites anciens. 

L’auteur a une plume magnifique et puissante et je me réjouis de découvrir ses prochains romans.

Un gros coup de cœur!

Ma note: ♥♥♥♥♥

J’ai lu: Inconsolable d’Adèle Van Reeth

Hello tout le monde !

Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du récit Inconsolable de l’autrice et philosophe Adèle Van Reeth. 

 ♥ = Bof bof, à éviter

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♥♥♥♥ = A lire absolument !

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insonsolable

Nombre de pages: 208 pages

Maison d’édition: Gallimard

Date de parution (dans cette édition): 12 janvier 2023

4ème de couverture:

Le chagrin conduit le cœur vers la littérature et la philosophie dans l’espoir d’y trouver une consolation, comme un enfant se réfugie dans les bras de sa mère. Mais les mots des autres ne consolent pas. Regarder la mort en face, n’est-ce pas constater notre condition d’êtres résolument inconsolables ?Qu’est-ce que ça change, vraiment, de perdre son père ? Sans croyance en un au-delà, que signifie l’ultime disparition de ce qui est ? Rien ne change, et pourtant le monde n’est plus le même. Il faut s’habituer à vivre dans un monde sans lui. La vie continue, les matins se succèdent, les enfants grandissent, un nouveau chat rejoint la maison, et après la grande tristesse c’est la peur de l’oubli qui survient. Et si tout redevenait comme avant ? La vie, même dans l’impossible face-à-face avec la mort, se trouve dans cette alternative : quand le temps s’étire, on s’ennuie ; quand le temps s’arrête, on gémit. Le drame n’est-il qu’une suspension provisoire de nos soucis ? Mais alors, nous autres, êtres inconsolables, avons-nous la possibilité de jouir de l’existence en connaissance de cause ? A. V. R.

Mon avis: 

Un récit qui prend aux tripes sur la perte d’un être cher, le père de l’autrice en l’occurrence. 

J’ai aimé les mots toujours justes et choisis avec soin que l’autrice pose sur ses sentiments et sur ses maux. 

C’est un livre qui fait réfléchir sur le sens de la vie, de notre vie. Aux enfants que nous avons été et les adultes que nous sommes devenus, sans avoir vu le temps défiler. Ce besoin d’être entouré, choyé par nos parents, comme lorsque nous étions petits. Ce deuil impossible à faire tant il semble impossible à Adèle Van Reeth de continuer à vivre « comme avant » dans un monde où son père n’est plus.

L’autrice parle de l’injustice qui arrache à la vie les gens que nous aimons, souvent trop tôt. 

Ce sentiment d’impuissance, de rage, de douleur et d’abandon que nous pouvons ressentir. La mort est inéluctable, même si cela fait peur ou mal d’y penser.

J’ai parfois encore le fantasme enfantin de pouvoir échapper à ma propre mort. Comme si la balle en plein cœur, la lame de la guillotine ou la tumeur qui prolifère n’allait pas me tuer. « Ca ne peut pas m’arriver à moi », il y a quelque chose d’invraisemblable dans le fait que la vie puisse s’arrêter d’un seul coup. La mort, c’est pour les autres. Je ne pense pas être invincible mais la mort comme fin définitive de toute chose pour moi m’est absolument inconcevable. Rien dans mon imagination, mon entendement ou ma sensibilité ne peut se figurer ce que signifie la mort. 

Inconsolable, d’Adèle Van Reeth, page 172

Chaque ligne de ce récit bouleversant est un bijou qui a su me toucher en plein cœur.

A lire de toute urgence.

Ma note: ♥♥♥♥♥

J’ai lu: Clara lit Proust de Stéphane Carlier

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Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du roman Clara lit Proust de l’auteur Stéphane Carlier. Il s’agit de la deuxième lecture que j’ai dû faire dans le cadre du Festival du LÀC 2023 🙂

 ♥ = Bof bof, à éviter

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♥♥♥♥ = A lire absolument !

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clara lit proust

Nombre de pages: 192 pages

Maison d’édition: Gallimard

Date de parution (dans cette édition): 1er septembre 2022

4ème de couverture:

« Proust. Avant, ce nom mythique était pour elle comme celui de certaines villes – Capri, Saint-Pétersbourg… – où il était entendu qu’elle ne mettrait jamais les pieds. »Clara est coiffeuse dans une petite ville de Saône-et-Loire. Son quotidien, c’est une patronne mélancolique, un copain beau comme un prince de Disney, un chat qui ne se laisse pas caresser. Le temps passe au rythme des histoires du salon et des tubes diffusés par Nostalgie, jusqu’au jour où Clara rencontre l’homme qui va changer sa vie : Marcel Proust.

Mon avis:

 Un roman écrit comme un hommage à l’œuvre du grand Marcel Proust. On y suit Clara, jolie jeune femme, coiffeuse de métier, qui se prend un peu par hasard de passion pour l’écriture de Marcel Proust à la lecture de la saga « à la recherche du temps perdu ». 

Grâce à ces livres, Clara va s’échapper de son quotidien planplan et va oser s’épanouir et sortir de sa zone de confort. La langue foisonnante de Proust va la faire s’évader et voir le monde d’une autre manière, tout comme la lecture à voix haute va la faire sortir de sa bulle de timidité et la laisser s’affirmer.

Oser clamer haut et fort son amour de la lecture et d’autant plus de la lecture de romans classiques qui sont souvent perçus comme « ennuyants ». 

J’ai aimé toute cette partie du roman même si je l’ai trouvée un peu courte, les tribulations dans le salon de coiffure m’ont semblées être un peu du remplissage, un peu aussi comme si  Clara valait mieux que les autres car elle lit Proust, ce qui est totalement faux.

Bref, un roman qui se laisse lire (et qui se lit très très vite) – et dont j’ai apprécié le thème –  mais qui ne va pas me laisser un souvenir impérissable.

Ma note: ♥♥(♥)

J’ai lu: Numéro deux de David Foenkinos

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Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du roman Numéro deux de l’auteur David Foenkinos. 

 ♥ = Bof bof, à éviter

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♥♥♥♥ = A lire absolument !

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numéro deux

Nombre de pages: 240 pages

Maison d’édition: Gallimard

Date de parution (dans cette édition): décembre 2021

4ème de couverture:

« En 1999 débutait le casting pour trouver le jeune garçon qui allait interpréter Harry Potter et qui, par la même occasion, deviendrait mondialement célèbre. Des centaines d’acteurs furent auditionnés. Finalement, il n’en resta plus que deux. Ce roman raconte l’histoire de celui qui n’a pas été choisi. »

Mon avis:

J’ai tout de suite été intriguée par le postulat de départ: Suivre le jeune acteur qui a été recalé au dernier moment lors des auditions pour le rôle de Harry Potter.

A vrai dire, même si toute cette histoire a été inventée par David Foenkinos, il est néanmoins certain qu’il y a dû avoir un numéro deux, une personne qui n’a pas eu la chance d’obtenir le fameux rôle du héros qu’on ne présente plus. 

On suit donc Martin Hill, jeune garçon plein d’espoir quand il est repéré par un producteur et qui passe donc le casting pour incarner Harry Potter dans l’adaptation cinématographique des romans qui ont fait fureur dès leur sortie.

Cependant, Martin ne va pas être retenu, c’est – comme chacun sait –  Daniel Radcliffe qui le sera. Dès lors, la vie de Martin va devenir un enfer entre les livres qui continuent à sortir, les films, les produits dérivés, Harry Potter est partout, lui rappelant chaque jour son cuisant échec. 

– On vit aujourd’hui sous la dictature du bonheur des autres. Ou, en tout cas, leur prétendu bonheur.

Numéro deux de David Foenkinos, page 223.

J’ai trouvé l’histoire de Martin très touchante, j’ai vraiment pu m’identifier à lui, j’ai souffert avec lui. Entre les drames qui jalonnent sa vie et ce rendez-vous manqué avec le succès, rien n’est facile pour lui.

L’auteur aborde ce sujet délicat d’être « le second », « le loser », avec beaucoup de sensibilité, comme à son habitude. Il nous rappelle que le bonheur se trouve parfois où on ne l’attend pas.

Ma note: ♥♥♥♥(♥)


J’ai lu: Regardez-nous danser (le pays des autres tome 2) de Leïla Slimani

Hello tout le monde !

Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du roman Regardez-nous danser (tome 2 du pays des autres) de l’autrice Leïla Slimani.

 ♥ = Bof bof, à éviter

♥♥ = Sympa, sans plus

♥♥♥ = Pas mal du tout , j’ai passé un bon moment !

♥♥♥♥ = A lire absolument !

♥♥♥♥♥ = Attention, gros coup de cœur !

Les (♥) représentent les demis 

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regardez-nous danser

Nombre de pages: 368 pages

Maison d’édition: Gallimard

Date de parution (dans cette édition): 3 février 2022

4ème de couverture:

« Année après année, Mathilde revint à la charge. Chaque été, quand soufflait le chergui et que la chaleur, écrasante, lui portait sur les nerfs, elle lançait cette idée de piscine qui révulsait son époux. Ils ne faisaient aucun mal, ils avaient bien le droit de profiter de la vie, eux qui avaient sacrifié leurs plus belles années à la guerre puis à l’exploitation de cette ferme. Elle voulait cette piscine, elle la voulait en compensation de ses sacrifices, de sa solitude, de sa jeunesse perdue ». 1968 : à force de ténacité, Amine a fait de son domaine aride une entreprise florissante. Il appartient désormais à une nouvelle bourgeoisie qui prospère, fait la fête et croit en des lendemains heureux. Mais le Maroc indépendant peine à fonder son identité nouvelle, déchiré entre les archaïsmes et les tentations illusoires de la modernité occidentale, entre l’obsession de l’image et les plaies de la honte. C’est dans cette période trouble, entre hédonisme et répression, qu’une nouvelle génération va devoir faire des choix. Regardez-nous danser poursuit et enrichit une fresque familiale vibrante d’émotions, incarnée dans des figures inoubliables.

Mon avis:

Quel bonheur de retrouver la famille Belhaj!

Les enfants de Mathilde et Amine, Selim et Aïcha, sont devenus de jeunes adultes et vont faire leurs premières expériences amoureuses. 

Aïcha, toujours autant brillante, fait la fierté de Mathilde qui la jalouse aussi un petit peu. Elle est partie en France pour ses études de médecine et est très appliquée dans ce qu’elle fait. Cependant, elle doit également faire face au racisme et le vit (bien évidemment) très mal. Selim, de son côté, est resté au Maroc et se laisse un peu vivre. Tous les deux vont vivre leurs premiers émois amoureux, qui vont les changer irrémédiablement. 

Mathilde se retrouve souvent seule et envie un peu sa fille qui peut s’éloigner de sa famille pour suivre les études dont elle a toujours rêvé. 

Leïla Slimani sait insuffler une âme à ses personnages et on s’attache très facilement à eux. 

Comme pour le premier tome, j’ai trouvé Mathilde très touchante dans son ambivalence. Son envie de s’émanciper et en même temps de coller à l’image de la femme au foyer marocaine (telle que son mari aimerait qu’elle soit) qui s’occupe de son intérieur à la perfection pour mieux s’intégrer. A force de penser aux autres, elle a tendance à s’oublier un peu. Elle aimerait pouvoir se reposer plus, et profiter un peu plus de l’argent durement gagné mais Amine reste très prudent avec leurs finances et ne veut pas trop afficher sa fortune aux yeux de tous.

Mathilde comprit alors que toute sa vie, son mari aurait peur qu’on lui arrache ce qu’il avait conquis. Pour lui, tout bonheur était insupportable puisqu’il l’avait volé aux autres.

Regardez-nous danser de Leïla Slimani, page 322

J’espère que l’autrice continuera cette saga car j’ai vraiment envie de savoir ce qu’il va arriver aux protagonistes tant j’aime sa plume fluide et envoûtante.

Ma note: ♥♥♥♥♥