J’ai lu: L’usure d’un monde – Une traversée de l’Iran de François-Henri Désérable

Hello tout le monde !

Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du récit de voyage L’usure d’un monde – Une traversée de l’Iran de l’auteur François-Henri Désérable. Il s’agit du second ouvrage sélectionné pour le Prix du Festival du LÀC pour lequel je fais cette année encore partie du jury.

 ♥ = Bof bof, à éviter

♥♥ = Sympa, sans plus

♥♥♥ = Pas mal du tout , j’ai passé un bon moment !

♥♥♥♥ = A lire absolument !

♥♥♥♥♥ = Attention, gros coup de cœur !

Les (♥) représentent les demis 

L’image provient de mon instagram.

Nombre de pages: 160 pages

Maison d’édition: Gallimard

Date de parution (dans cette édition): 4 mai 2023

4ème de couverture:

« La peur était pour le peuple iranien une compagne de chaque instant, la moitié fidèle d’une vie. Les Iraniens vivaient avec dans la bouche le goût sablonneux de la peur. Seulement, depuis la mort de Mahsa Amini, la peur était mise en sourdine : elle s’effaçait au profit du courage. » Fin 2022, au plus fort de la répression contre les manifestations qui suivent la mort de Mahsa Amini, François-Henri Désérable passe quarante jours en Iran, qu’il traverse de part en part, de Téhéran aux confins du Baloutchistan. Arrêté par les Gardiens de la révolution, sommé de quitter le pays, il en revient avec ce récit dans lequel il raconte l’usure d’un monde : celui d’une République islamique aux abois, qui réprime dans le sang les aspirations de son peuple.

Mon avis:

j’ai vraiment apprécié ce carnet de voyage en Iran qui m’a touchée et m’a fait réfléchir sur les pertes de libertés que subissent au quotidien les habitant.e.s de ce pays.

L’auteur a pris des risques inconsidérés pour documenter son livre et on ressent la véracité des faits dans ses propos. On sent qu’il a parfois eu peur pour sa vie et on tremble pour lui a chaque page. Les photos qu’il a prises là-bas enrichissent encore son récit.

L’auteur sait qu’il est un privilégié car il vit en France et finira par rentrer chez lui, alors que les iraniens et d’autant plus certaines minorités ethnico-religieuses – sur lesquelles j’ai appris beaucoup de choses – doivent vivre au quotidien dans le chaos qu’est devenu leur pays.

Leur courage et les risques qu’ils prennent pour faire reculer l’obscurantisme du régime islamiste est exemplaire.

La peur est l’arme la plus sûre du pouvoir. Mais depuis peu la peur, on l’a dit, se voyait damer le pion par le courage. De plus en plus souvent, au petit groupe qui se mettait à crier des slogans s’agrégeait un autre petit groupe, puis un autre, et encore un autre, et c’était déjà un attroupement. L’attroupement agglomérait d’autres hommes, d’autres femmes qui venaient scander leur colère, et bientôt ça n’était plus un attroupement: c’était une foule. Quand le phénomène se reproduit de ville en ville, le foule devient peuple. Ainsi se font les révolutions quand on n’a que sa voix. 

L’usure d’un monde – une traversée de l’Iran, de François-Henri Désérable, page 30.

Chaque chevelure révélée est une petite victoire qui donne du poids à leur cause.

L’usure d’un monde est un récit précieux et essentiel qui redonne une voix à tous les opprimé.e.s qui ne peuvent pas ou plus la faire entendre.

FEMME, VIE, LIBERTÉ!

Ma note: ♥♥♥♥♥


J’ai lu: L’été où je suis devenue vieille d’Isabelle de Courtivron

Hello tout le monde !

Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du récit L’été où je suis devenue vieille de l’autrice Isabelle de Courtivron.

 ♥ = Bof bof, à éviter

♥♥ = Sympa, sans plus

♥♥♥ = Pas mal du tout , j’ai passé un bon moment !

♥♥♥♥ = A lire absolument !

♥♥♥♥♥ = Attention, gros coup de cœur !

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l'été oÙ je suis devenue vieille

Nombre de pages: 165 pages

Maison d’édition: L’Iconoclaste, collection proche

Date de parution (dans cette édition): 11 mai 2023

4ème de couverture:

Cet été-là, Isabelle de Courtivron s’aperçoit qu’elle a perdu en souplesse et qu’elle s’essouffle plus vite. Elle a du mal à apprivoiser Instagram. Elle se surprend à voir partout, tout le temps, des plus jeunes qu’elle. Qu’est-ce qui lui arrive ? Elle est devenue vieille. Indépendante, voyageuse, féministe, Isabelle de Courtivron était professeure de lettres aux États-Unis. Pourquoi est-elle soudain devenue inaudible, invisible pour les autres ?
Sans fard, elle raconte ce basculement qu’elle n’a pas anticipé. Elle revisite son passé, ses amitiés et ses amours. Un livre émouvant et plein d’autodérision sur le vieillissement au féminin.

Mon avis: 

Une très belle réflexion sur le vieillissement chez les femmes et comment il est perçu par la société. 

L’autrice raconte comment, insidieusement, elle voit le regard des gens sur elle changer, passant de « Madame » à « Ma petite Dame ».

Nul ne doute que les hommes fragilisés par le mythe néfaste de la virilité souffrent eux aussi du basculement dans la vieillesse, dont l’impuissance est l’un des premiers signes concrets, et qui peut les mener au désespoir. Mais les femmes qui ont écrit à ce sujet comparent rarement leur déclin personnel à un déclin plus vaste de la société. Peut-être parce qu’elles n’éprouvent pas la même peur de perdre ne puissance qu’elles n’ont jamais eue.

L’été où je suis devenue vieille, d’Isabelle de Courtivron, pages 122-123

Avec humour et clairvoyance, l’autrice nous raconte ses anecdotes et ses réflexions sur le sujet. Il est vrai qu’en temps que femme, on peut très vite devenir obsédée par le culte de l’image, un certain jeunisme véhiculé par les réseaux sociaux et les magazines.

Isabelle de Courtivron est une femme passionnante et passionnée et j’ai adoré en savoir plus sur sa vie, voir qu’en fin de compte nous ne sommes jamais content(e)s de ce que nous avons, nous ne sommes jamais « assez » mais comprenons, souvent trop tard malheureusement, que nous étions déjà parfaits comme nous étions. 

Ce livre donne envie de croquer la vie à pleine dents et de nous accepter tel(le)s que nous sommes, et ne pas perdre du temps à se scruter dans les miroirs (souvent déformants).

Une belle leçon de vie.

Ma note:  ♥♥♥♥(♥)

[SP]J’ai lu: Sursis de Pierre De Grandi

Hello tout le monde !

Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du récit Sursis de l’auteur Pierre De Grandi que j’ai eu la chance de recevoir de la part des éditions Slatkine. 

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Sursis

Nombre de pages: 224 pages

Maison d’édition: Slatkine

Date de parution (dans cette édition): 2 juin 2023

4ème de couverture:

Ce récit n’est pas une fiction, mais le compte-rendu autobiographique du vécu de son auteur atteint d’un cancer avancé. Face à la mort, assailli de questions, il cherche à combler les abîmes de ses doutes par les contorsions de son raisonnement et les lumières de son imagination. La véracité cathartique de ce texte lui donne une force qu’aucune fiction ne peut atteindre et laisse une marque indélébile à celui qui le lit.

Mon avis: 

Ce récit retrace le cheminement de pensées de Pierre De Grandi, atteint d’une tumeur rare qui le condamne à plus ou moins courte échéance. 

Il nous parle de son rapport à la mort mais surtout de sa façon de voir la vie. 

Ce livre m’a pris aux tripes tant l’écriture de Pierre De Grandi est puissante et d’une incroyable beauté.

Il se pose bien évidemment des milliards de questions sur l’après-vie, partagé entre la peur et la curiosité.

En imaginant avoir la possibilité, après la mort, de revenir sur mon existence de vivant, je fais la très hasardeuse hypothèse d’une rémanence du souvenir dans l’Au-delà. Toujours sans savoir ni comment ni dans quel but ni avec quel sens. En effet, tu auras beau avoir tout lu, ou presque, te gaver de science, de métaphysique, de philosophie ou de spiritualité, t’être adonné à l’ascèse et au mysticisme, tous ces savoirs et expériences ne te fourniront que les jalons d’une route dont tu ne sauras jamais ni d’où elle vient ni où elle va.

Sursis, de Pierre De Grandi, page 35.

Médecin et professeur à l’université avant d’être écrivain, on ressent toute la culture de Pierre De Grandi à travers ses mots et ses envolées lyriques.

Ce roman a su me toucher car il aborde un thème universel qui nous concerne tous, la mort. Bien que la vie de l’auteur soit déjà bien entamée à plus de 80 ans, l’élan de vie est toujours bien présent et il sent qu’il a encore bien des choses à vivre.

Un hymne à la vie à la fois bouleversant et exaltant. 

Ma note: ♥♥♥♥♥

Un grand merci aux éditions Slatkine pour l’envoi de ce SP!

J’ai lu: Atteindre l’aube de Diglee

Hello tout le monde !

Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du récit Atteindre l’aube de l’autrice et dessinatrice Diglee

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atteindre l'aube

Nombre de pages: 208 pages

Maison d’édition: La Ville Brûle

Date de parution (dans cette édition): 12 mai 2023

4ème de couverture:

« Avec toi, Georgie, est mort mon ancien monde. Celui qui me reliait à mes parents, à mon passé, à mon héritage familial. Celui qui me reliait, aussi, aux hommes. Avec toi est morte ma croyance, ma fois démesurée en un amour masculin qui viendrait tout sauver. »

A la mort de Georgie, grand-tante fantasque et adorée, Diglee s’est pongée dans les lettres et secrets de cette dernière. Remontant le temps sur les traces des femmes de sa famille, elle s’est interrogée sur la place occupée dans leurs vies par les hommes, les amants, les pères. Elle a fait émerger des ponts, rendu visibles des motifs récurrents et des filiations tacites. Un tableau est alors apparu, au centre duquel trônait l’astre destructeur de la passion. 

Mon avis: 

J’avais adoré Ressac de la même autrice et sa série jeunesse « Cléopâtre Wellington », donc bien évidemment je me suis jetée sur cette nouvelle parution.

Le seul petit bémol que j’ai trouvé est que l’autrice s’éparpillait peut-être un peu trop. En effet, le postulat de base est la mort de sa grand-tante adorée, Georgie, et les découvertes qu’elle fait sur elle, après sa mort, dans son appartement que l’autrice et sa famille s’emploient à vider. 

A partir de là elle va parler de toutes les autres femmes de sa famille, anecdotes qui, bien qu’intéressantes, n’apportaient pas vraiment de l’eau au moulin de la vie de Georgie, même si cela expliquait le contexte familial et pourquoi celle-ci a eu telle ou telle réaction au cours de sa vie. 

J’ai adoré suivre la vie trépidante de Georgie, cette femme fantasque et mystérieuse, coquette quelle que soit la situation et maîtresse d’elle-même, refusant de « se ranger » et de fonder une famille, alors même que les injonctions de l’époque (encore plus qu’aujourd’hui) la poussait à se marier et à faire des enfants.

Chez nous les hommes sont le soleil absent autour de qui tout tourne.

Atteindre l’aube, de Diglee, page 95.

Diglee va également s’attarder sur les hommes gravitant autour de sa famille, se rendant compte que ceux-ci étaient majoritairement absents. De plus, elle va aussi faire des parallèles entre la vie amoureuse de Georgie et la sienne, ce que j’ai trouvé très intéressant et pertinent. Les découvertes qu’elle va faire sur la vie de sa tante vont la bouleverser et changer sa façon de voir les choses et d’appréhender ses histoires d’amour.

L’autrice signe ici un récit intimiste mêlé à une sorte d’enquête, toujours porté par sa plume très poétique. J’ai souligné des lignes et des lignes de phrases plus magnifiques les unes que les autres.  J’ai dévoré ce livre en une seule session lecture, c’est dire qu’il était impossible à lâcher!

Ma note: ♥♥♥♥(♥)

J’ai lu: Tortues de Bruno Pellegrino

Hello tout le monde !

Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du récit Tortues de l’auteur suisse Bruno Pellegrino.

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tortues

Nombre de pages: 144 pages

Maison d’édition: ZOE

Date de parution (dans cette édition): 3 février 2023

4ème de couverture:

Enfant, il range sa chambre et met dans le tiroir du bas les objets essentiels, à sauver le jour où la maison brûlera. Devenu adulte, Bruno Pellegrino cherche toujours une issue à sa hantise de perdre et d’oublier. Elle l’accompagne quand il trie les archives d’une écrivaine, se lance sur la piste d’une poétesse inconnue ou tente de fixer un souvenir. Il y aurait bien l’écriture, mais la masse vertigineuse de ses carnets est ingérable, et le papier, ça brille aussi. Dans ces pages sur les raisons de notre passion pour la vie des autres, notre besoin de conserver et le bonheur de s’alléger, l’humour déjoue la gravité et esquisse un autoportrait en pointillé.

Mon avis: 

Un récit sous forme de courts chapitres retraçant des tranches de vie de l’auteur. Des moments importants, d’autres moins, mais tous ont un fil conducteur: la mémoire et l’importance qu’on peut donner aux objets. Un sujet qui me parle énormément.

J’ai aimé la plume de l’auteur, sa façon de raconter les choses, de les exposer avec une pudeur mâtiné d’humour.

Certains passages sont moins intéressants que d’autres (ce n’est que mon avis) mais globalement j’ai passé un chouette moment de lecture et j’ai adoré certaines anecdotes, que j’ai trouvées savoureuses,  notamment sa rencontre avec la veuve Dürenmatt. 

On ressent une certaine mélancolie, une sorte de spleen et de langueur dans les mots de l’auteur.

Ce récit est une parenthèse qui prend son temps dans notre monde où tout va toujours beaucoup trop vite.

Ma note: ♥♥♥

J’ai lu: Il ne doit plus jamais rien m’arriver de Mathieu Persan

Hello tout le monde !

Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du récit Il ne doit plus jamais rien m’arriver de l’illustrateur et à présent auteur Mathieu Persan. Il s’agit de son premier livre et il en a réalisé la sublime couverture.

 ♥ = Bof bof, à éviter

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Il ne doit plus jamais rien m'arriver

Nombre de pages: 255 pages

Maison d’édition: L’Iconoclaste 

Date de parution (dans cette édition): 9 mars 2023

4ème de couverture:

Le portrait tendre d’une famille et de ses mystères.

Ça a a commencé dans son bas-ventre. Une multiplication de cellules qui semblait anarchique. De mitose en mitose, une forme s’est dessinée. Une protubérance, puis des excroissances sont apparues et un battement rapide s’est fait entendre. C’était il y a bien longtemps, et cet amas de cellules, c’était moi. Flottant dans l’utérus de maman, au chaud, grandissant en paix, protégé du monde par le liquide amniotique.
 » Il ne doit plus jamais rien m’arriver.  » C’est ce qu’elle a dit quand elle est devenue mère. Dès lors, sa vie n’a plus été qu’une course de saut d’obstacles visant, de contorsions en feintes, à éviter tout événement inopiné. Jusqu’à l’arrivée d’un invité surprise.
Ça a commencé au même endroit, presque de la même façon, trente-sept ans plus tard.

Mon avis: 

On va finir par croire que je ne lis que des livres tristes (Refuge de Terry Tempest Williams, Inconsolable d’Adèle Van Reeth…) mais ce n’est pas fait à dessein, j’ai juste choisi sans faire exprès des livres aux mêmes thèmes (la maladie, le rapport à la mort, le deuil) dernièrement. Bon peut-être que mon état d’esprit pour le moins mélancolique de ce début d’année joue peut-être dans mes choix de lectures 😉

J’ai été touchée au coeur par ce récit poignant, cet hommage magnifique à sa Maman que fait là Mathieu Persan. 

Son écriture est belle, les mots choisis avec soin pour décrire au plus juste ses sentiments. 

Il faut écouter, il faut essayer de récupérer ce qui ne sera plus dit. Parce que ceux qui la connaissent, ils vont mourir un jour et, avec eux, une partie de maman partira aussi. Déjà, en mourant, maman s’est effacée par le début. Plus personne pour nous dire comment elle était, enfant, nous raconter les bêtises qu’elle prenait tant de plaisir à faire. Plus personne pour nous dire ce qui a pu lui arriver. Sa vie ne commence plus qu’à la vingtaine, quand elle a rencontré mon père. Et quand mon père partira, sa vie commencera avec les premiers souvenirs de ma sœur. Et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien. Une boîte à bijoux dans un tiroir, dont on ne connaît plus les histoires.

Il ne doit plus jamais rien  m’arriver, de Mathieu Persan, pages 236-237.

J’ai adoré aussi le portrait si touchant qu’il dresse de son papa, si optimiste et terre à terre. On sent tout l’amour qu’il avait pour sa femme et le courage qu’il puise en lui pour être là pour ses enfants et ne pas s’effondrer.

Bref, vous l’aurez compris, j’ai été complètement sous le charme de ce récit qui a vraiment résonné en moi. Un hymne à la famille et à l’amour. Merci Mathieu Persan pour ce merveilleux premier livre que je ne peux que vous encourager à découvrir.

Ma note: ♥♥♥♥♥

J’ai lu: Refuge de Terry Tempest Williams

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Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du récit Refuge de l’autrice Terry Tempest Williams

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refuge

Nombre de pages: 416 pages

Maison d’édition: Gallmeister, collection Totem

Date de parution (dans cette édition): 5 mai 2022

4ème de couverture:

Utah, 1983. La montée des eaux du Grand Lac Salé menace le Refuge des oiseaux migrateurs. Hérons, chouettes et aigrettes neigeuses, dont l’étude rythme l’existence de Terry Tempest Williams, en sont les premières victimes. Au printemps, Terry apprend que sa mère est atteinte d’un cancer, comme huit femmes de sa famille avant elle. Bouleversée par la douleur de celle qu’elle accompagne dans la maladie, Terry entame une enquête pour comprendre les raisons de ce drame.

Remarquable étude naturaliste et chronique familiale saisissante, Refuge entrelace le destin des oiseaux sauvages et celui des êtres humains, frappés comme eux par les drames écologiques.

Mon avis: 

Un récit poignant sur le rapport à la maladie et son parallèle avec un refuge pour oiseaux mis en péril petit à petit par la montée des eaux du Grand Lac Salé.

La mère de l’autrice meurt à petit feu d’un cancer qui la ronge depuis des années et l’autrice raconte comment elle a décidé de l’accompagner et de l’épauler tout au long de ce dur chemin vers l’acceptation de ce qui est et qu’on ne peut défaire.

Issue d’une famille mormone très croyante, l’autrice nous livre là un beau livre sur la résilience et le deuil, sans tomber dans des clichés religieux, même si on sent que sa foi en un « après » est forte. Les dialogues avec sa Maman et également avec les autres femmes de sa vie sont vraiment émouvants, leur relation est forte, elles forment un clan soudé. De plus, j’ai trouvé que l’autrice trouvait toujours les mots justes pour décrire ses sentiments et ses sensations.

Une personne atteinte d’un cancer meurt par paliers. Et il y a une partie de vous qui meurt lentement avec elle. 

Refuge, de Terry Tempest Williams, page 232.

Par ailleurs, l’alternance entre les passages parlant du refuge des oiseaux avec ceux parlant de sa Maman était vraiment bien dosée et gardait toujours un fil conducteur.

C’est un récit qui se lit comme un essai sur le deuil et sur l’écologie, tout en ayant le rythme d’un roman (ce qu’il n’est pas, de toute évidence).

J’ai vraiment apprécié ce livre qui en plus d’aborder le thème de la maladie m’a appris bien des choses sur les mœurs des oiseaux mais également sur la vie en Utah dans les années 80, un Etat victime des retombées des tests nucléaires perpétrés sur son territoire ce qui a fait exploser les cas de cancer.

Une belle plume servant un récit lumineux et puissant, qui donne à réfléchir. Brillant.

Ma note: ♥♥♥♥♥

J’ai lu: Inconsolable d’Adèle Van Reeth

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Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du récit Inconsolable de l’autrice et philosophe Adèle Van Reeth. 

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insonsolable

Nombre de pages: 208 pages

Maison d’édition: Gallimard

Date de parution (dans cette édition): 12 janvier 2023

4ème de couverture:

Le chagrin conduit le cœur vers la littérature et la philosophie dans l’espoir d’y trouver une consolation, comme un enfant se réfugie dans les bras de sa mère. Mais les mots des autres ne consolent pas. Regarder la mort en face, n’est-ce pas constater notre condition d’êtres résolument inconsolables ?Qu’est-ce que ça change, vraiment, de perdre son père ? Sans croyance en un au-delà, que signifie l’ultime disparition de ce qui est ? Rien ne change, et pourtant le monde n’est plus le même. Il faut s’habituer à vivre dans un monde sans lui. La vie continue, les matins se succèdent, les enfants grandissent, un nouveau chat rejoint la maison, et après la grande tristesse c’est la peur de l’oubli qui survient. Et si tout redevenait comme avant ? La vie, même dans l’impossible face-à-face avec la mort, se trouve dans cette alternative : quand le temps s’étire, on s’ennuie ; quand le temps s’arrête, on gémit. Le drame n’est-il qu’une suspension provisoire de nos soucis ? Mais alors, nous autres, êtres inconsolables, avons-nous la possibilité de jouir de l’existence en connaissance de cause ? A. V. R.

Mon avis: 

Un récit qui prend aux tripes sur la perte d’un être cher, le père de l’autrice en l’occurrence. 

J’ai aimé les mots toujours justes et choisis avec soin que l’autrice pose sur ses sentiments et sur ses maux. 

C’est un livre qui fait réfléchir sur le sens de la vie, de notre vie. Aux enfants que nous avons été et les adultes que nous sommes devenus, sans avoir vu le temps défiler. Ce besoin d’être entouré, choyé par nos parents, comme lorsque nous étions petits. Ce deuil impossible à faire tant il semble impossible à Adèle Van Reeth de continuer à vivre « comme avant » dans un monde où son père n’est plus.

L’autrice parle de l’injustice qui arrache à la vie les gens que nous aimons, souvent trop tôt. 

Ce sentiment d’impuissance, de rage, de douleur et d’abandon que nous pouvons ressentir. La mort est inéluctable, même si cela fait peur ou mal d’y penser.

J’ai parfois encore le fantasme enfantin de pouvoir échapper à ma propre mort. Comme si la balle en plein cœur, la lame de la guillotine ou la tumeur qui prolifère n’allait pas me tuer. « Ca ne peut pas m’arriver à moi », il y a quelque chose d’invraisemblable dans le fait que la vie puisse s’arrêter d’un seul coup. La mort, c’est pour les autres. Je ne pense pas être invincible mais la mort comme fin définitive de toute chose pour moi m’est absolument inconcevable. Rien dans mon imagination, mon entendement ou ma sensibilité ne peut se figurer ce que signifie la mort. 

Inconsolable, d’Adèle Van Reeth, page 172

Chaque ligne de ce récit bouleversant est un bijou qui a su me toucher en plein cœur.

A lire de toute urgence.

Ma note: ♥♥♥♥♥

J’ai lu: La petite fille du passage Ronce d’Esther Senot

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Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du récit La petite fille du passage Ronce d’Esther Senot écrit avec Isabelle Ernot, historienne.

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♥♥♥♥ = A lire absolument !

♥♥♥♥♥ = Attention, gros coup de cœur !

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la petite fille du passage ronce

Nombre de pages: 192 pages

Maison d’édition: Grasset

Date de parution (dans cette édition): 28 avril 2021

4ème de couverture:

« Promets-moi de dire au monde ce que des hommes ont été capables de faire à d’autres  ». Telle a été l’espérance formulée par Fanny quelques heures avant son assassinat dans les chambres à gaz d’Auschwitz-Birkenau. Aujourd’hui, sa jeune sœur Esther tient sa promesse.
Dans les années 1930, sa famille fuyant l’antisémitisme polonais, migre vers la France et s’installe passage Ronce, quartier de Belleville. C’est là qu’Esther grandit avec ses cinq frères et sa sœur, dans ce quartier populaire, avec ses marchés, ses rues poussiéreuses, ses échoppes de cordonniers et de tailleurs. Une existence modeste mais heureuse qui bascule en mai 1940. Il y a d’abord l’arrestation de son frère Marcel puis celle de Samuel, envoyé à Drancy. La rafle du Vel d’Hiv les 16 et 17 juillet 1942 est un coup de hache. Esther ne reverra jamais ses parents. Elle se réfugie chez une gardienne, réussit à gagner la zone libre, revient à Paris où elle est finalement arrêtée lors d’un contrôle d’identité puis internée au camp de Drancy. Birkenau  : Esther est rasée, tatouée, on lui assigne une baraque, un kommando. L’enfer commence  : le travail forcé, le froid, la promiscuité, les coups, la maladie, la faim. Et la mort, partout.
Soixante-quinze ans après la libération des camps, Esther continue de faire vivre la mémoire des siens et d’honorer la promesse faite à sa sœur. La Petite fille du passage ronce est ce récit, mais aussi un projet historique et littéraire différent. Avec la complicité d’Isabelle Ernot, il s’ouvre comme un diptyque : le témoignage est suivi par un dialogue avec les disparus, par des lettres, à sa sœur Fanny et à sa mère Gela, ou encore lors d’une déambulation sur son chemin d’écolière entre Ménilmontant et Belleville. Le récit revient sans cesse vers ce passage Ronce, disparu, qui n’existe plus qu’ici  : en cette stèle de mots, vivace et émouvante.

Mon avis: 

La petite fille du passage Ronce est un témoignage poignant et puissant d’une survivante de la Seconde Guerre Mondiale. 

Le phrasé est particulier, on a l’impression d’entendre sa voix quand on lit ses mots et cela rend le tout encore plus bouleversant. 

Depuis la montée du nazisme et le début de la guerre, elle raconte comment les choses ont imperceptiblement changé au fil des mois, tel un piège se refermant sur sa famille et les autres Juifs établis en France, les empêchant de fuir à temps.

Esther Senot n’est pas une femme de lettres mais elle a dédié sa vie à témoigner dans les écoles de son vécu et de l’horreur qui a décimé sa famille. C’est grâce à l’aide de l’historienne Isabelle Ernot qu’elle a pu mettre sur papier son histoire comme héritage mémoriel. 

Durant trois ans, je me suis battue pour survivre. Je me répétais: « Tu es jeune, tu dois vivre, tu vas vivre! »

J’ai survécu et puis j’ai voulu mourir. 

La petite fille du passage Ronce, d’Esther Senot, page 11

Le livre est parsemé de photos d’époque qui donnent encore plus d’impact aux mots. En effet, comment ces personnes souriantes, qui croquaient la vie à pleine dents, on pu être effacées du tableau si rapidement et d’une façon si effroyable par les SS ? Comment survit-on au massacre de notre famille?

Esther Senot est une survivante mais surtout c’est une femme courageuse qui, enfant, avait fait une promesse à sa sœur Fanny, décédée dans les camps. La promesse – si elle s’en sortait – de témoigner et de raconter leur histoire. Pour ne jamais oublier.

Promesse tenue.

Ma note: ♥♥♥♥♥

J’ai lu: La carte postale d’Anne Berest

Hello tout le monde !

Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du roman La carte postale de l’autrice Anne Berest. 

 ♥ = Bof bof, à éviter

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♥♥♥♥ = A lire absolument !

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Les (♥) représentent les demis 

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la carte postale

Nombre de pages: 512 pages

Maison d’édition: Grasset

Date de parution (dans cette édition): 18 août 2021

4ème de couverture:

C’était en janvier 2003.
Dans notre boîte aux lettres, au milieu des traditionnelles cartes de voeux, se trouvait une carte postale étrange.
Elle n’était pas signée, l’auteur avait voulu rester anonyme.
L’Opéra Garnier d’un côté, et de l’autre, les prénoms des grands-parents de ma mère, de sa tante et son oncle, morts à Auschwitz en 1942.
Vingt ans plus tard, j’ai décidé de savoir qui nous avait envoyé cette carte postale. J’ai mené l’enquête, avec l’aide de ma mère. En explorant toutes les hypothèses qui s’ouvraient à moi. Avec l’aide d’un détective privé, d’un criminologue, j’ai interrogé les habitants du village où ma famille a été arrêtée, j’ai remué ciel et terre. Et j’y suis arrivée.
Cette enquête m’a menée cent ans en arrière. J’ai retracé le destin romanesque des Rabinovitch, leur fuite de Russie, leur voyage en Lettonie puis en Palestine. Et enfin, leur arrivée à Paris, avec la guerre et son désastre.
J’ai essayé de comprendre comment ma grand-mère Myriam fut la seule qui échappa à la déportation. Et éclaircir les mystères qui entouraient ses deux mariages. J’ai dû m’imprégner de l’histoire de mes ancêtres, comme je l’avais fait avec ma sœur Claire pour mon livre précédent, Gabriële.
Ce livre est à la fois une enquête, le roman de mes ancêtres, et une quête initiatique sur la signification du mot « Juif » dans une vie laïque.

Mon avis: 

Un roman à tiroirs dont j’ai aimé découvrir les secrets.

L’autrice part d’un fait réel – sa maman a reçu un jour une carte postale anonyme mentionnant 4 noms de personnes disparues pendant la seconde guerre mondiale – pour remonter le temps et enquêter sur ses ancêtres et plus particulièrement sur les membres de sa famille qui ont été tués lors de la Shoah. 

Ce livre bénéficie d’une construction vraiment intéressante; On alterne passé et présent et peu à peu on arrive à remonter le temps et à comprendre – avec l’autrice – ce qui est arrivé à Ephraïm, Emma, Noemie et Jacques, les prénoms mentionnés sur la fameuse carte postale.

L’histoire est tragique et d’autant plus poignante parce qu’elle est vraie, certains passages sont vraiment émouvants et durs à lire. J’ai été émue aux larmes bien des fois. 

Chaque semaine, M. Brians, le maire des Forges, doit envoyer une liste à la Préfecture de l’Eure. Une liste qui s’intitule: « Juifs existants à ce jour sur la commune ».

Ce jour-là, monsieur le maire écrit, en s’appliquant de son écriture ronde et joliment calligraphiée, avec la satisfaction du travail bien fait:

« Néant. »

La carte postale, d’Anne Berest, page 197

Puis vient la recherche par les rescapés de la guerre des membres de leur famille, attente insupportable et interminable où l’espoir essaie d’annihiler la raison. « Ils sont forcément vivants… » et puis, le désespoir quand on comprend qu’on est seul, que de notre famille il ne reste rien, que l’horreur est survenue et que plus rien ne sera jamais comme avant. Puis vient le temps également du sentiment de culpabilité des survivants.. pourquoi eux ont-ils survécu et les autres ont-ils succombés ?

Sur la base des souvenirs de sa maman et des documents qu’elle a pu trouver avec cette dernière, Anne Berest tisse le fil d’une histoire hors du commun, d’une famille bien partie dans la vie et dont les membres étaient promis au succès et dont l’élan a été brisé net. Un arbre généalogique saccagé et piétiné par des esprits malades qui avaient décidé que les Juifs devaient être exterminés.

L’autrice se questionne beaucoup sur son statut de juive, elle qui ne s’est jamais vraiment définie ou même considéré comme telle. On sent à travers ses mots le chamboulement qu’a été pour elle la découverte de la vérité sur sa famille, marquée bien malgré elle par le sceau du malheur.

Un livre puissant,  bouleversant et passionnant.

Ma note: ♥♥♥♥♥